30 décembre 2007

Avec un peu d'avance...

L'escapade vous souhaite une bonne année 2008 avec plein de spectacles divertissants, émouvants, énergiques au menu. En attendant ce grand moment, la fin de l'année aura été marquée par "les vies de grenier", un spectacle à mi-chemin entre le théâtre et les marionnettes qui a réjoui les enfants.
Pour les plus grands, Nora Granovsky et la compagnie BVZK participaient avec d'autres compagnies, à Culture Commune, à une présentation de leur travail en cours. Avec "I Wish I Am", une adaptation très libre de "la métamorphose" de Franz Kafka, nul doute que la compagnie résidente de l'Escapade va encore faire parler d'elle!
Pour ceux qui ne l'auraient pas encore remarqué, la période des fêtes (aussi dénommée trêve des confiseurs... Uniquement en France) bat son plein. L'Escapade en a aussi profité pour mettre sa tenue de gala. Sobre et chic.
Bon réveillon et bonne année 2008 !


19 décembre 2007

Usmar/Ours : une suite en images

C'est bientôt Noël, voici un petit cadeau avant les fêtes.
Quand Ours rencontre Usmar, que se racontent-ils? Des histoires de chanteurs.


L'élégance discrète d'Usmar.
Samuel, toute guitare dehors pendant l'impromptu du John Mitone Orchestra.

17 décembre 2007

De l'ambiance, des ambiances...

Cocktail au goût de surprise, samedi soir, pour le dernier concert de l'année. L'affiche était alléchante, les registres d'Usmar et d'Ours connus, la soirée promettait d'être bonnes. Les promesses ont été tenues au-delà de toutes les espérances. Ainsi d'Usmar qu'on présente comme électro-pop. La musique de ses débuts à évoluer, avec l'arrivée de musiciens, vers une chanson aux rythmes nonchalants au swing jazzy évident.
Avec l'intermède musical proposé par le John Mitone Orchestra, le changement d'atmosphère fut brutal. Saverio Maligno lisant des textes de Charles Bukowski sur une rythmique bluesy poisseuse striée des larsens de la guitare de Samuel Dewasmes, le changement d'ambiance valait le déplacement et le public a apprécié ce déconcertant impromptu.
La vedette du jour, Ours, a lui aussi pris le public à contrepied. Un début tranquille, et d'un seul coup le fils de qui vous savez (mais si, le pote de Voulzy) part dans une furia électrique qui fait bondir les spectateurs de leur fauteuil et les amène devant la scène. Bon, c'était le but recherché. A partir de ce moment, Ours prend le concert en main et emmène un public conquis des rives africaines à celles du Brésil. Il s'amuse, dialogue, lance un jeu "donnez nous un mot, n'importe lequel, et on en fait une chanson"... et ça marche. L'histoire d'amour entre Ours et le public de l'Escapade se poursuivra tard dans la nuit avec une séance de dédicaces qui laissera de bien beaux souvenirs. Pour les images, c'est en dessous que ça se passe.
Le John Mitone Orchestra à la manoeuvre
Usmar entre ombre et lumière


Ours, un showman qui cache bien son jeu

13 décembre 2007

(Dernier) Acte

Comment se faire remarquer? En ne faisant rien comme les autres. Pour le final de la carte blanche à la Compagnie, Saverio Maligno a mis en application ce principe en offrant les deux derniers spectacles à des compagnies invitées. Mardi, les Auvergnats de la compagnie du Souffleur de verre ont donné une interprétation étonnante du classique de Tchékhov, "Oncle Vania". Deux acteurs pour huit rôles, l'exercice peut sembler périlleux mais s'il l'est, les comédiens du Souffleur de verre n'en n'ont rien laissé paraître et ont transporté le public dans l'étouffante chaleur d'un été russe de l'époque tsariste. De la bien belle ouvrage, en vérité.
Mercredi soir, pour le dernier acte, place à Acte, un duo improbable rap/guitare qui mixe allègrement les textes d'Arm sur la guitare débridée d'Olivier Mellano. En apéritif, les deux mêmes s'étaient joints à Saverio Maligno et Samuel Dewasmes pour une lecture musicale de textes d'André Markowicz. Une expérience qui aura une suite? L'avenir le dira...
Demain, la musique est de retour avec Usmar et Ours. "Le cafard des fanfares" donnera son seul concert au nord de Paris avant quelque temps et juste avant la première partie, mercredi soir, de Vanessa Paradis au POPB. Le début de la gloire passe aussi (parfois) par l'Escapade.

"Oncle Vania" de Tchékhov. Huit rôles pour deux acteurs. Une belle performance pour une lecture très (bien) jouée.


Voix et guitares au menu de la soirée de clôture de la carte blanche à la Compagnie.

11 décembre 2007

Deux drôles de zèbres

La première partie de la saison musicale va s'achever, samedi soir, sur une note plutôt relax avec Usmar et Ours.
Le premier nommé, Prix "Résidence SACEM" aux Découvertes "Attention talent scène" du Printemps de Bourges 2005, oeuvre dans une chanson française décontractée aux accents jazzy.
Petit à petit, le second fait son trou dans les playlists des radios mais aussi dans la tête des auditeurs avec son "cafard des fanfares". Son parti pris musical acoustique et épuré met en valeur des textes à l'ironie sous-jacente qui vous feront sourire.
En prime, vous aurez droit à un impromptu de la Compagnie pendant le changement de plateau. Ça sent les fêtes!
* Usmar/Ours, samedi 15 décembre à partir de 20h30. Tarifs : 10 € (plein), 8 € (réduit)


ps : Mea culpa. On m'a fait remarquer une grosse faute (euphémisme pour désigner une énorme erreur) dans le post précédent. En effet, il est écrit : "Elo & Kordian et un duo atypique", alors que j'aurais dû écrire : "Elo & Kordian EST un duo atypique", voire "Elo & Kordian SONT un duo atypique". Merci à "On" pour m'avoir signalé, avec tact et retenue, cette bourde d'écolier de cours élémentaire. La relecture, ça peut servir à quelque chose...

10 décembre 2007

Carte blanche à la Compagnie : Les régionaux de l'étape

Il n'y aura pas de jaloux. La carte blanche à la Compagnie (voir posts précédents) met en exergue le travail de la dite compagnie. Certes. Mais les gens d'ailleurs (la compagnie du Souffleur de verre et celle de l'Unijambiste) et ceux d'ici sont aussi mis à l'honneur.
Elo & Kordian et un duo atypique. Ces deux musiciens émérites et polyvalents nous ont offert, vendredi soir, une conférence sur Johannes Brahms. Mais très vite, le ton docte et un peu pédant est abandonné au profit d'un délire théâtro-musical qui flirte ouvertement avec le "'nonsense" de nos voisins d'Outre-Manche. Bon évidemment, parfois le duo emporté dans son enthousiasme part dans des "vrilles" qui laissent le public circonspect. Mais leur méthode s'avère redoutablement efficace pour tout connaître de l'auteur des "danses hongroises". Le genre de choses toujours utiles pour briller en société ou être un cador au Trivial Pursuit!

Dimanche, changement d'ambiance et de ton avec "Min homme", un one woman show/soliloque mené par Christelle Moquet... en patois dans le texte. La comédienne nous narre le quotidien de Brenda, une brave fille de Drocourt (village), épouse de Jo (le fils des voisins de ses parents) et dont l'univers semble réduit aux commérages avec sa voisine, l'entretien de son "home sweet home" et la vie avec Sheila, le chien de la maisonnée. Un gros gain au loto va changer la vie de Brenda. Mais c'est bien connu, "l'argent ne fait pas le bonheur"...



* Suite et fin de la carte blanche mardi, place à la compagnie du Souffleur de verre pour le classique de Tchéchov "Oncle Vania". Tarifs : 10 et 8 €.
Final musical, mercredi 12 à 20h30 avec "Acte" de et par Arm et Mellano. Tarifs : 10 et 8 €.

06 décembre 2007

Il a carte blanche !

Si, si. Sans blague, Saverio Maligno a carte blanche sur ce blog. Et pour parler de quoi ? De la carte blanche à la Compagnie qui a débuté hier soir et durera jusqu'au mercredi 12. Place aux trois coups! Place au théâtre!
Saverio Maligno est-il en représentation permanente ? Osons l'affirmer tant le bonhomme change de look au gré des pièces joués par la Compagnie. Des oeuvres aussi diverses que "César Danglos" ou "Bashir Lazhar" que Saverio et sa troupe ont baladé dans la région. Mais au bout de trois ans de résidence à l'Escapade, le vibrionnant directeur et comédien a décidé de faire une pause et d'offrir au public un coup d'oeil rétrospectif mais en même temps tourné vers l'avenir. "Cette carte blanche", explique Saverio Maligno "est un photomaton, un instantané de ce qu'est la Compagnie. J'avais vraiment envie de faire le point sur notre parcours et plus particulièrement depuis que nous sommes en résidence, ici à l'Escapade." Mais comme le bonhomme est d'une nature généreuse, pas question pour lui de se regarder le nombril. "Quand j'ai proposé le projet à David Verkempinck (NDR - le directeur de l'Escapade), il a été enthousiasmé. D'autant que la compagnie de l'Unijambiste et celle du Souffleur de verre feront partie des réjouissances". Pour cette dernière, il s'agit aussi d'un échange de bons procédés : "Cette invitation à notre carte blanche sera suivie, en mai prochain, par quelques représentations des "Bucoliques", des lectures musicales d'œuvres de Charles Bukowski, en Auvergne, le fief du Souffleur de verre". Car tant qu'à inviter des compagnies, autant qu'elles viennent d'ailleurs : "Il me semblait important - et intéressant, de faire venir des troupes qui ne fassent pas partie du paysage régional. Histoire d'apporter un peu de fraîcheur et d'inédit aux spectateurs."
Pour la Compagnie, ce cadeau qui arrive avant les fêtes est aussi une occasion inespérée de présenter, sous forme de "work in progress", leur prochaine création. "Il s'agit d'une lecture musicale de poèmes de Baudelaire qui sera jouée soit dans les maisons de quartier d'Hénin-Beaumont (les 10 et 14 mars) soit dans une roulotte à la Zampano qui sera dans différents quartiers de la ville (les 1er, 8 et 11 mai)". Saverio insiste bien sur le terme de lecture musicale : "Ce n'est ni du chant, ni du slam. C'est un exercice où la lecture vient se poser sur les musiques de Samuel Dewasmes". Hier soir, la Compagnie a donné un aperçu de ce croisement inattendu avec "John Mitone orchestra joue Baudelaire", un show dépouillé et tendu éclairé par les fulgurances de Samuel Dewasmes.
Soyons bref!
Pour présenter les spectacles de la carte blanche, Saverio a accepté de se livrer à un exercice toujours délicat pour un grand bavard : décrire les pièces en quelques mots. Attention, c'est du brut de décoffrage!
Bashir Lazhar : "Solitude, famille, immigration, pouvoir des mots".
Effeuillage d'hiver : "Erotisme (évidemment), expérience, poésie, carré blanc".
Min homme : "Couple, solitude (encore et toujours), jeu/argent, psychologie".
Oncle Vania : "Surprise... je ne l'ai pas encore vu", ajoute-t-il dans un éclat de rire.
Acte : "Slam avec une guitare. La première partie sera en fait assuré par Samuel Dewasmes, moi, Arm et Mellano. Ce sera un boeuf avant le concert. C'est le genre de spectacle qui flatte l'ego mais il faut bosser. Donc allons-y".
*Suite de la carte blanche ce soir avec Bashir Lazhar à partir de 20h30. Tarifs : 10 et 8 €.
Demain, Elo & Kordian, un cocktail musical et théâtral à 20h30. Tarifs : 2 et 1 €
Samedi, c'est que pour les grands... avec "Effeuillage d'hiver" à 20h30. Tarifs : 2 et 1 €
Dimanche, le patois est à l'honneur avec "Min homme" à 17h. Tarifs : 2 et 1 €
Mardi, place à la compagnie du Souffleur de verre pour le classique de Tchéchov "Oncle Vania". Tarifs : 10 et 8 €.
Final musical, mercredi 12 à 20h30 avec "Acte" de et par Arm et Mellano. Tarifs : 10 et 8 €.


05 décembre 2007

Carte blanche à la Compagnie

Pendant une semaine, la Compagnie de Saverio Maligno prend ses quartiers d’hiver à l’Escapade et s’offre une carte blanche théâtrale et musicale pour mieux se présenter et présenter les coups de coeur des membres de la compagnie.
* Première prise de contact avec le “work in progress” (travail en cours) du John Mitone Orchestra qui joue Baudelaire, sur une scénographie de Renaldo et une musique (originale, si’l vous plaît ! ) de Samuel Dewasmes. C’est ce soir à partir de 19h à l’Escapade et l’entrée est gratuite.
*Jeudi 6 à 14h30 et 20h30, place à l’oeuvre-phare de la Compagnie “Bashir Lazhar”, l’histoire terrible et glaçante d’un immigré clandestin algérien qui, pour fuir une sanglante guerre civile qui ne dit pas son nom, trouve un poste d’enseignant au Canada... sans possibilité de retour. Le texte d’Evelyne de la Chenelière est admirablement servi par la mise en scène volontairement dépouillée de David Gauchard et le jeu de Saverio Maligno. Tarifs : 10 et 8 €.
*Vendredi 7 à 20h30, place au cocktail musical et théâtral d’une jeune compagnie, Elo & Kordian. Etonnant et rafraîchissant. Tarifs : 2 et 1 €.
*Samedi 8 à partir de 20h30, la température va monter de quelques degrés avec “Effeuillage d‘hiver”, une promenade indécente dans le grand livre de l’érotisme avec Saverio Maligno, Samuel Dewasmes et Maureen Pileczko. Tarifs : 2 et 1 €.
*Dimanche 9 à 17h, avec “Min homme” Christelle Moquet nous invite à un voyage dans le Bassin minier, dans le quotidien de nos voisins mais aussi le notre. Et en patois, s’il vous plaît ! Tarifs : 2 et 1 €.
*Mardi 11 à 20h30, place à la Compagnie du Souffleur de verre qui s’attaque à un grand classique “Oncle Vania” d’Anton Tchéckhov. Si vous croyez connaître cette pièce, attendez vous à être surpris. Tarifs : 10 et 8 €.
*Mercredi 12 à 20h30, on finit en musique avec Arm et Mellano. Le rappeur et le guitariste se joindront à Saverio Maligno et Samuel Dewasmes pour une mise en musique de textes russes écrits ou traduits par André Markowicz. Dépaysement garanti. Tarifs : 10 et 8 €.
Evelyne de la Chenelière, l'auteur(e) de Bashir Lazhar

03 décembre 2007

Boulevard du rire

Une dame de petite vertu se trouve un amant qui l’entretiendra elle... et son amant de coeur. Mais un brusque changement de fortune de celui-ci va mettre les deux rivaux face à face pour des joutes verbales drôles et réjouissantes; tel pourrait être le rapide synopsis de “l’Amant de coeur”. Ecrite par Louis Verneuil et interprétée, voire portée, par Amarande, cette pièce a mis en joie, samedi soir, le public de l’Escapade. Bien secondée par Sylvain Chamarande et Alain Lawrence, la comédienne s’en est donnée à coeur joie dans un numéro d’actrice fort divertissant. Retour aux choses sérieuses à partir de jeudi pour la carte blanche à la Compagnie, menée de main de maître par Saverio Maligno.

29 novembre 2007

A la recherche du "Graal" des guitaristes

Les décibels étaient lâchés mercredi soir pour la "rencontre avec les pros". Rabire Bellahcene, professeur de guitare à l'Escapade, accompagné de Jocelyn Quesne a disséqué pendant plus de deux heures les maillons qui viennent se placer entre les doigts du guitariste et l'oreille de l'auditeur. Nos deux "gratteurs fous" s'en sont aussi donné à coeur joie sur les manches de leurs instruments respectifs.

28 novembre 2007

Tout en finesse, du bout des doigts...

Depuis mardi, la Manivelle théâtre emmène un public d'enfants ravis dans l'univers feutré et "cocoonesque" de mademoiselle Blanche et de son serviteur Hippolyte. "Du bout des doigts" joue avec finesse des mots et des sons pour raconter l'imaginaire et la peur de l'inconnu... avec une histoire qui se finit bien. Si vous voulez vous offrir un voyage au pays des rêves, ça se passe aujourd'hui à 13h45, à 15h10 et demain à 10h. Le tout pour la modique somme de 8 € (plein), 6 € (réduit) et 5 € (adhérent, groupe), qu'on se le dise !

27 novembre 2007

Amarande : "La qualité ne se démode jamais" !

Adulé ou décrié, le théâtre de boulevard réussit toutefois à traverser les époques tout en continuant à attirer un nouveau public. Samedi soir, l'Escapade accueillera "l'Amant de coeur", une pièce de Louis Verneuil. Sa principale interprète, Amarande, nous donne quelques clés pour mieux comprendre ce succès durable du boulevard. Et pour parler de bien d'autres choses encore.
Elle pourrait, sans rougir, reprendre à son compte la célèbre rengaine d'Aznavour sur "ses amis, ses amours, ses emmerdes" avec une existence bien remplie. Qu'importe, le temps passe mais la pétulance et l'enthousiasme sont toujours là, surtout quand Amarande défend une pièce qui lui tient à coeur. "Cette pièce est inusable, indémodable. Elle a été créée au début des années vingt mais son succès ne s'est jamais démenti depuis. Elle se joue d'ailleurs encore très régulièrement un partout en France et dans les pays francophones". Pour Amarande, cette longévité s'explique aisément : "L'écriture de la pièce ne tombe jamais dans la facilité, la vulgarité. A l'instar des autres "boulevardiers" (Feydeau, Courteline, Labiche...), Louis Verneuil peut et sait faire rire sans être grossier. Ça nous change de tout ce que l'on voit aujourd'hui". Comme elle le dit "Cette pièce est bien écrite mais ce n'est pas non plus un exercice littéraire. Mais Verneuil est un grand bonhomme, il a été joué par les plus grands, c'est un talent à part entière", un avis autorisé de la part d'une comédienne à la carrière bien remplie dans des registres divers et variés. "J'ai joué avec Belmondo, Blier, Fernandel, Piccoli. J'ai joué toutes les pièces de Marcel Achard et sous la direction de Stellio Lorenzi, Pierre Granier-Deferre. J'ai navigué du théâtre au cinéma en passant par la télévision". On pourrait penser qu'après un tel parcours, la lassitude ou une forme d'ennui pourrait céder la place au feu sacré des premiers jours. Il n'en est rien : "Je ne veux pas jouer des pièces qui ne me plaisent pas. "L'amant de coeur", c'est du sûr. Avec des auteurs de la trempe de Verneuil, on sait où on va. D'ailleurs, nous avons encore des fou-rires pendant les répétitions".
De cette histoire d'amants "cocufiés" et de description sans fard d'une certaine bourgeoisie du début du XXe siècle, Amarande et ses partenaires font un spectacle plaisant et drôle. Comme bien d'autres, le talent de Louis Verneuil résiste aux assauts du temps. C'est la marque des grands. Ce à quoi Amarande ajoute malicieusement : "Quand on me demande "quoi de neuf ?", je réponds Molière, Mozart... Que voulez-vous, la qualité ne se démode jamais".


* L'amant de coeur, samedi 1er décembre à 20h30. Tarifs : 15 € (plein), 12 € (réduit), 10 € (adhérent, groupes)

Rencontre avec les pros : A la conquête du son

Marshall, Mesa Boogie, Bogner, Custom Audio. Tous ces noms font rêver les guitaristes car ils sont souvent synonymes du saint Graal de tous les "gratteux" : LE son ! Mais au risque de doucher l'enthousiasme de quelques-uns, ces amplis de haut vol peuvent sonner comme des casseroles s'ils ne sont pas réglés convenablement.
Demain soir, la "rencontre avec les pros" demandera à Rabire Bellahcene, prof de guitare à l'Escapade, de donner quelques pistes de réglage et de présenter quelques amplis et guitares qui risquent de vous laisser pantois.
C'est demain soir à partir de 18h30 à l'Escapade et c'est gratuit, qu'on se le dise !

26 novembre 2007

Petite soirée entre amies

A l'Escapade, on aime la diversité. Samedi soir, on a été gâté avec "Muses en live", une idée a priori saugrenue sortie des neurones survoltées de Pascal Beclin, le programmateur musical du lieu. Saugrenue car mélangeant allègrement les genres (débat, exposition de peinture, musique) et les genres musicaux (de la chanson française intimiste au punk déjanté). Et avec un fil conducteur, la femme aux commandes de ce moment. Ça était instructif, émouvant, réjouissant et au final agréable. Que demander de plus?
Une chorale en ouverture d'un débat, ce n'est pas courant. Mais les choristes ne se sont pas contentées de donner de la voix en chantant mais aussi en participant au débat. Welcome in Bimboland.
Christelle Moquet s'était métamorphosée en blonde plus vraie que nature pour un impromptu qui a élevé le débat... Comme seule une blonde pouvait le faire !
Gaëlle Vignaux chante le quotidien avec un humour qui fait relativiser les grandes avanies et les petites misères de l'existence.
Méfiez-vous des blondes ! Sous des dehors aguicheurs et sexy, Charlotte Marin croque la vie des trentenaires avec une acuité redoutable. Sur des petites musiques qui le sont tout autant.Les Suprêmes Dindes doivent travailler à EDF pour offrir une telle débauche d'énergie sur scène. La femme est l'avenir du punk!

23 novembre 2007

Charlotte Marin : Vive le one woman chante !

"Trentenaire blonde, sexy aimant la comédie et la musique cherche scène pour s'épancher. Ou à la rigueur, épaule masculine. Et en plus je cuisine...". Cette petite annonce, imaginaire, est un portrait lapidaire et donc réducteur de Charlotte Marin (présente samedi pour "Muses en live"), une "voix" qui fait son bonhomme de chemin dans la chanson française. Car à l'instar d'une Frédérique Bel (l'inoubliable interprète de "la minute blonde"), la belle a plus d'une corde (vocale) à son arc. N'est-elle pas la mieux placée pour en parler?
Le ton est enjoué, la voix posée, on se dit qu'on l'a déjà entendue quelque part. Bingo ! La demoiselle est une comédienne accomplie qui fait des doublages pour des séries télé aussi populaires que "24 heures chrono", "Roswell" ou "New-York District". Mais alors, quel est le métier sur la carte de visite ? Comédienne ou chanteuse ? "Dans la chanson française, je suis une espèce en voie de réapparition, celle des chansonniers. Mais attention, je ne fait pas non plus le Caveau de la République ! En fait, mes concerts sont plus que des concerts, ce sont des one woman chante. Au fur et à mesure des concerts, mes interventions entre les chansons sont devenues de plus en plus écrites et sont désormais parties intégrantes du spectacle."
Avec un père travaillant dans le cinéma et fou de musique, normal que la petite Charlotte se sente bien dans ces deux univers. "Difficile de dire que je suis plus comédienne que chanteuse. J'ai toujours baigné dans la musique mais la comédie était présente dans ma vie quotidienne. Tout ça s'est mêlé très tôt dans ma tête". Son cursus est à l'image de son ambivalence : cours de théâtre, mais aussi de chant tout en préparant une maîtrise de cinéma. Ajoutez à cela, l'écriture de courts métrages et d'une pièce de théâtre pour commencer à avoir un aperçu des talents de Charlotte.
Après avoir tâté du théâtre et de la comédie musicale, Charlotte Marin s'est naturellement tournée vers la musique tout en s'investissant dans le doublage. Sa célébrité balbutiante dans cette activité ne la gêne pas. "Ne pas être trop connue sur le marché peut être un avantage", confirme-t-elle. "Contrairement à d'autres, moi on me fait faire de tout".
Une couleur ? Non, un univers !
Cette activité forcenée n'a pas empêchée Charlotte d'écrire avec Marion Michau, son premier album "Et en plus je cuisine...". "C'est un album à quatre mains écrit sur le clavier des mots", note-t-elle. "C'est une espèce de Journal de Bridget Jones mis en forme avec un patchwork musical. Je n'avais pas envie d'une couleur mais plus d'un univers musical". Mais la présence d'un violon sur scène a fait que certains ont qualifié un peu hâtivement le style de Charlotte Marin de jazz manouche. "Là, c'est tout faux ! Le style unique, ça n'est pas mon truc. Comme dit la maxime : "Souvent femme varie...". Et bien fol qui s'y fie, serait-on tenté de compléter pour rétablir la vérité historique et avec un soupçon de mauvaise foi masculine. "Et puis", ajoute-t-elle avec un sourire dans la voix, "dans le registre de la gouaille des "fortifs" à la Sanseverino, je ne suis pas très crédible. Je ne suis qu'une bourgeoise du XVIe (arrondissement)... et je l'assume", conclut-elle dans un éclat de rire.
Celle que l'on comparait à ses débuts à Linda Lemay et qu'on rapproche maintenant plus des comiques comme Florence Foresti se définit plutôt comme "Une croqueuse d'hommes, Bénabar avec plus de poitrine". Bien des coeurs risquent de chavirer quand cette ravissante blonde montera sur la scène de l'Escapade demain soir pour un show qui promet d'être décoiffant. Car en plus... elle cuisine. Aussi les hommes, d'ailleurs. Messieurs, vous voilà prévenus. Bonne soirée quand même...
* "Muses en live", demain soir à partir de 19h. Débat sur le thème de la place de la femme dans la société actuelle - entrée gratuite. Concert avec Gaëlle Vignaux, Charlotte Marin et les Suprêmes Dindes à partir de 20h30. Tarifs : 10 € (plein), 8 € (réduit)

22 novembre 2007

Rencontre avec les pros : la chasse au gros son

Vous êtes tout fier de votre nouvelle guitare et de votre non moins nouvel ampli. Mais voilà, malgré des heures acharnées de réglage, votre son tient plus du MP3 avec enceintes à 1 € que du cristallin en son clair et du ravageur en saturé de vos rêves. Ne désespérez pas, l'Escapade et ses "rencontres avec les pros" vole à votre secours.
Mercredi 28 novembre à partir de 18h30, Rabire Bellahcene, prof de guitare à l'Escapade et grand "tortionnaire" de guitares, d'amplis et d'effets devant l'Eternel, vous donnera toutes les ficelles pour trouver votre son et profitera de l'occasion pour présenter du matériel que vous ne croiserez pas tous les jours. Il clôturera aussi la soirée avec quelques riffs bien sentis agrémentés de soli finement relevés. Et tout cela gratuitement !
*Rencontre avec les pros : matériel, les pièges à éviter. Mercredi 28 à partir de 18h30. Entrée gratuite.

Du bout des doigts

Emmener les petits et les plus grands à la découverte des cinq sens, c'est une tâche à laquelle s'est attelé la Manivelle théâtre depuis quelques années. Mais à leur façon, avec humour, musique et beaucoup de fantaisie. "Du bout des doigts" explore toujours cette veine en nous faisant faire connaissance avec mademoiselle Blanche, qui a peur de tout, et son domestique Hippolyte qui préfère les sons aux mots. Ce dernier a une nouvelle de toute première importance à annoncer à mademoiselle Blanche. Celle-ci sera-t-elle sensible à l'insistance de son serviteur? Réponse à partir du mardi 27 novembre...
* Du bout des doigts. Mardi 27 et mercredi 28 novembre à 15h, jeudi 29 à 10h, 13h45 et 15h10, vendredi 30 à 10h. Tarifs : 8 € (plein), 6 € (réduit), 5 € (adhérent, groupe).

Un vendredi chaud et moite

Ça promet d'être une soirée émoustillante pour les uns, poil à gratter pour les autres, que cette première des "Vendredis du conte" à la maison de quartier Maurice Thorez. Montée en partenariat avec Droit de Cité, cette opération qui s'étale sur toute la saison revisite l'univers du conte qui ne se limite pas au "petit chaperon rouge" ou à "Blanche-Neige et les sept nains".
D'ailleurs demain soir, ce seront des contes érotiques arabes des XIIIe et XVe siècles adaptés par Moussa Lebkiri. Des textes où les femmes donnent leur vision des hommes. Surprenant et idéal pour contrer les premiers frimas.
*Les vendredis du conte, vendredi 23 novembre à partir de 20h, maison de quartier Maurice Thorez. Tarifs : 2 € (plein) et 1 € (réduit)

21 novembre 2007

Femmes, femmes, femmes...

Evoquer la condition féminine de façon originale relève de la gageure. Alors, si on en parlait, si on la regardait, si on l'écoutait? C'est en faisant appel aux sens (mais aussi aux neurones) que l'Escapade a choisi de donner libre cours à cette question, samedi 24 novembre à partir de 19h, pour la soirée "Muses en live". De la réflexion au défoulement, ce sont les femmes qui donneront le la d'une soirée qui sera leur soirée... mais ne sera pas fermée aux hommes, loin s'en faut. D'ailleurs, il y en aura pour tous les goûts entre débat, expo et musique.

Une belle soirée en perspective...
Un peu de sérieux avant la détente. La soirée commencera à 19h avec un débat sur "le regard des femmes dans notre société". Animée par Régine Calzia, avocate et présidente départementale de l'association de défense des droits des femmes et de la famille du Nord, cette discussion à bâtons rompues sera suivie et close par une chorale très féminine, les Epichoristes. Petit grain de sel, la Compagnie se glissera pour un impromptu qui fera du bien aux zygomatiques, "La brigade du génie gène". Avant de rejoindre la salle de concert, n'hésitez pas découvrir l'expo de NédyadouSS, une artiste peintre qui se définit comme "1m57 de mystère et de révolte".
Côté musique, Gaëlle Vignaux et sa chanson intimiste ouvrira l'éventail de l'éclectisme avant de céder la place à Charlotte Marin, qui outre un charme évident, un humour déjanté... en plus cuisine (allez voir son site www.charlottemarin.com, vous comprendrez).
On finira en beauté avec le rock primaire et sauvage des Suprêmes Dindes. Y'a pas que les hommes qui peuvent faire du rock'n'roll velu et gorgé de testostérone!!!
*"Muses en live", samedi 24 novembre à partir de 19h. Débat sur le regard des femmes sur notre société. Entrée gratuite.
Concert de Gaëlle Vignaux, Charlotte Marin et les Suprêmes Dindes. Tarifs : 10 € (plein), 8 € (réduit).

A la découverte "d'une île bordée de terre"

Saviez-vous qu'au 19ème siècle, le Paraguay était la grande puissance du continent sud-américain et que ce pays perdit 90% de sa population masculine dans la guerre de la Triple Alliance qui l'opposa, de 1865 à 1870, à l'Argentine, au Brésil et à l'Uruguay? Que ce pays sans débouché maritime de plus de 6 millions d'habitants compte deux langues officielles dont le guarani? Voilà, entre autres, ce qu'a expliquée Magali Sequara, titulaire d'une maîtrise en littérature et paraguayenne d'origine, samedi après-midi, lors d'une conférence à la Médiathèque. Une mise en bouche pour une représentation des "animaux blancs", un conte de Josefina Plà qui s'est déroulée dans un cadre inhabituel, celui de la Belle Anglaise.
Là, changement d'ambiance. Tel un félin, Joan Bellviure, le comédien de la compagnie l'Embardée tourne en rond en relisant son texte. Mais dès le début de la lecture, tout semble aller de travers. Joan s'exprime en espagnol, au plus grand désarroi et à la plus grande perplexité de la majorité de l'auditoire. Il s'en amuse : "Je ne parle pas assez fort?" puis débute la lecture en français. Mais le terme de lecture n'est peut-être pas le plus approprié tant Joan Bellviure se permet des digressions marquées du sceau d'un humour pince-sans-rire déconcertant et hilarant. Pour se remettre de ses émotions le public peut apprécier l'interprétation de classiques de la chanson paragayuenne par Wladimir Beltran. Ce "foutoir organisé" est en fait une redoutable mécanique qui emmène le spectateur du rire à l'émerveillement en passant par l'émotion. Pour tous ceux qui auraient raté ce grand moment, rendze-vous les 3 et 4 avril à l'Escapade pour de nouvelles représentations des "animaux blancs".

19 novembre 2007

Chroniques du fond... et d'ailleurs

Attention, mineurs! Dès que l'on parle de la mémoire ouvrière et plus particulièrement de celle des mineurs dans la région, il faut louer "l'aristocratie" de la profession, son rôle essentiel dans la reconstruction de la France au lendemain de la seconde guerre mondiale, la fraternité qui régnait au fond. Encore que... En quittant les Houillères, Hamid Oukattou a rejoint le Théâtre de la Gayolle et offert à Josette Breton un formidable terreau d'écriture qui est devenu "Mémoires d'un mineur marocain dans les Houillères du Nord/Pas-de-Calais". Les trois représentations de vendredi ont fait salle comble, et les lycéens présents ont découverts le quotidien de leurs parents ou grands-parents. Ce qui est aujourd'hui une partie de leur histoire.
Examinés comme du bétail par un maquignon. C'est ainsi qu'a commencé l'aventure de la plupart des Marocains qui se sont enracinés dans notre région. La mise en scène de Josette Breton fait passer Hamid Oukattou de la lumière à l'obscurité, du cocon familial niché dans les rudes montagnes du Sud marocain aux profondeurs des puits du bassin Nord/Pas-de-Calais. Et fait découvrir un racisme ordinaire que n'efface pas la noirceur du charbon. La succession de tableaux décrit avec justesse la réalité du quotidien des mineurs marocains et de leur famille, le choc des cultures trop souvent passé sous silence.
Le dernier acte lève un coin du voile sur la "reconversion" des mineurs marocains à la fin de l'exploitation charbonnière au début des années 90. Où l'on apprend que les gens du Maghreb n'eurent pas droit au même traitement que leurs confrères d'infortune et durent se lancer dans une grève de sept semaines pour parvenir à un semblant d'équité.
Ce récit qui traverse plusieurs décennies de l'histoire de notre région sonne juste et vrai. Il suffisait de voir les réactions du public pour s'en convaincre. C'est la force des grandes oeuvres.
Hamid Oukattou, de la veine de taille aux planches des théâtres.
Le choc des cultures au quotidien