20 mai 2009

Un marathon de notes, de décibels et de soutien

Les flys s'entassent dans le hall de l'Escapade. Ils n'ont pas le temps d'y moisir qu'ils sont dirigés de main de maître par Sébastien et ses acolytes vers la salle de spectacle. Idem pour les boissons et le ravitaillement pris en charge par Didier et Christelle. Car c'est du lourd qui se prépare. Quatre jours quasiment non-stop pour l'équipe de l'Escapade et les bénévoles des "Trois singes", un collectif créé pour alerter le public et les institutions sur la situation plus que critique de l'Escapade. Leur but commun est de secouer le cocotier pour sortir le lieu de l'ornière financière et juridique dans laquelle il se trouve. Et bien faire comprendre que la culture n'est pas un luxe. A Hénin-Beaumont moins qu'ailleurs.
En pratique, il y en aura pour tous les goûts. Demain, les amateurs seront sur le devant de la scène pour le - désormais - traditionnel Grand Baz'Art avec les ateliers musicaux d'Hénin-Beaumont, Carvin, Libercourt, Rouvroy et Bruay-la-Buissière. Les réjouissances débuteront vers 19h pour la modique somme de 2 €. Des standards du rock ou de la chanson française revus par des amateurs, ça peut donner de belles surprises.
Vendredi et samedi, c'est la fête aux métalleux (voir post du 4 mai) avec le Larsen Metal festival et son affiche roborative : Wido et Syrens Call, le vendredi - Morpain, Blooming, The Arrs, le samedi. Les petits malins opteront sans hésiter pour le pass 2 jours à 12 €.
Après cette orgie de décibels, il sera toujours temps d'apprécier "l'auberge espagnole" qu'est l'Escapade avec la journée de soutien du dimanche 24. Même ceux qui ont des oursins dans les poches pourront manifester leur soutien ! En effet, les festivités débuteront à partir de 15h avec les Biskotos (rock festif et familial), l'excellent Jojo Golendrini (la seule marionnette capable d'effectuer le sÔt de la Mort...) et une présentation des ateliers de l'Escapade. Et tout ça, gratuitement. On ne vous demandera rien. Nada ! Que dalle ! Mais si vous voulez donner...
A partir de 18h30, c'est la musique qui s'installera dans la salle de spectacles. Du rock, de la chanson française, du métal, difficile de ne pas trouver chaussure à son pied. Memo, Cactus in love (Céciiiileeee !!!), Wild Karnivor, Thomas Suel, Nicolas Ducron, Rodrigue, Siamese, Kharo et Jef Kino (Jefffff !!!!) viendront brûler les planches. Et tout ça pour 5 €. Désolé, on pouvait pas faire moins...
Donc, si vous ne saviez pas quoi faire durant ce long week-end (regarder pousser les pétunias de la belle-mère, ça va un moment...), l'Escapade se fera un plaisir de vous accueillir. Et si vous vous sentez l'âme poétique, lyrique, revendicative, hargneuse... Enfin si vous voulez vous exprimez, un vidéo-maton vous attendra pour que vous puissiez dire tout le bien que vous pensez de l'Escapade au monde entier. Allez, on va pas chipoter.
Pour résumer :
* Le grand baz'art, jeudi à partir de 19h. Des amateurs, des vrais qui s'éclatent sur scène. Tarif unique : 2 €.
* Larsen metal festival : vendredi à partir de 20h30 avec Wido et Syrens Call. Tarifs : plein : 10 €, réduit : 8 €, adhérent : 7 €.
Samedi à partir de 20h30 avec Morpain, Blooming et The Arrs. Tarifs : plein : 10 €, réduit : 8 €, adhérent : 7 €. Pass pour les deux jours : 12 €.
* Concert de soutien à l'Escapade à partir de 15h. Tarifs : gratuit de 15h à 18h30. 5€ à partir de 18h30.

19 mai 2009

Que d'eau, que d'eau...

Hier, jusqu'à une heure avancée de l'après-midi, bien des passants ont dû se demander s'ils n'avaient pas la berlue en jetant un oeil à l'Escapade. Les affiches des spectacles avaient été remplacées par celles de "Full Metal Jacket" ou "West Side Story", et une enseigne lumineuse placée au-dessus de la porte indiquait "Cinéma". Allons bon, l'Espace Lumière serait-il venu s'installer dans les locaux de la rue de l'Abbaye ? Le bassin artificiel placé au bas de l'escalier finissait de plonger n'importe qui dans un abîme de perplexité. La fin du suspens est arrivé vers 17h, lorsque l'équipe de tournage de la série télévisée "les vivants et les morts" (voir post précédent) ont pris possession des lieux pour mettre en boîte une scène assez spectaculaire. Il s'agissait de reconstituer l'inondation d'un cinéma et l'arrivée des secours sous des trombes d'eau dignes du Déluge biblique. Le hall de l'Escapade avait été transformé, en partie, en pataugeoire alimentant la chute d'eau qu'était devenu l'escalier. Pour créer l'illusion de trombes orageuses, des tuyaux et une lance à incendie arrosaient copieusement le plateau... et aussi les alentours sous la surveillance et avec l'assistance des sapeurs-pompiers héninois. Des averses (des vraies !) éparses n'ont pas facilité le travail des techniciens et des comédiens. Car on tourne rarement une scène de pluie... sous la pluie.
Jeux de reflets à l'entrée de l'Escapade.
A l'intérieur, manque plus que les poissons...

Ça tourne !
A l'Escapade, la journée s'était déroulée comme une veillée d'armes. Une longue attente et soudain tout s'accélère. En moins d'une heure, l'équipe technique installe les caméras. La tension monte. La pluie joue avec les nerfs des protagonistes. Un "ça tourne !" libérateur couvre à grand-peine le fracas de l'eau qui s'abat sur la façade de l'Escapade. Trois prises seront mises en boîte. En moins d'une demi-heure, le tour est joué. Vers 20h, l'équipe de tournage remballe son matériel. Maintenant, c'est l'ex-usine Sublistatic qui va accueillir cette colonie d'une cinquantaine de personnes pour encore près de deux semaines de tournage.
La suite au prochain épisode...
Une vue inhabituelle...
C'est ça, la magie du cinéma...
Et voilà le résultat.

15 mai 2009

Action, silence sur le plateau, moteur !

C'est ce qui s'appelle coller à l'actualité. Alors que le Festival de Cannes déroule son tapis rouge, ses stars et ses paillettes, l'Escapade se met aussi à l'heure du cinéma. Les locaux de la rue de l'Abbaye accueillent depuis le début de la semaine la régie et la restauration de l'équipe de tournage de "les vivants et les morts", une série de huit épisodes de 52 minutes tirée du roman de Gérard Mordillat et réalisée par... Gérard Mordillat (on n'est jamais aussi bien servi que par soi-même). Attention, c'est du lourd ! Dans le casting, on retrouve Robinson Stévenin, François Morel, Atmen Kélif, Serge Riaboukine et Marie Denardaud pour une histoire d'amour sur fond de fermeture d'usine, avec en prime une critique sans concession du capitalisme (d'hier, d'aujourd'hui, de demain...) et ses conséquences sur l'être humain. Un scénario qui résonne encore douloureusement dans le secteur (Metaleurop, Energy Plast et Sublistatic sont encore dans les mémoires). On peut compter sur l'engagement de Gérard Mordillat pour découvrir - au printemps ou à l'automne 2010 - une série aux antipodes du sarkozysme ambiant... C'est peut-être aussi - et surtout ça, l'extension du domaine de la lutte.

L'envers du décor
Mais toutes ces nourritures spirituelles ont bien besoin de nourritures terrestres. Et ravitailler une équipe de tournage et les comédiens n'est pas toujours une mince affaire. Cristina, Renaud et Joachim des cantines Figu en savent quelque chose. C'est leur pain quotidien, assurer la pitance des techniciens, figurants et comédiens. "Sur un tournage comme celui des "Vivants et des morts", c'est entre 55 et 120 personnes à nourrir par jour", explique posément Cristina. "Généralement, il n'y a qu'un service le midi. Mais parfois, avec les changements de lieux de tournage, nous faisons un deuxième service pour les techniciens". Résultat des journées qui commencent tôt et finissent tard. N'allez pourtant pas croire qu'on bâcle le travail. Aujourd'hui au menu, tout le monde a eu droit à un flan de brocolis et choux-fleur sur un lit de poivrons, suivi d'un filet de loup délicatement accompagné de fettuccini et de petits légumes. Et pour clôturer le tout un Paris-Brest de derrière les fagots...
Pour faire fonctionner sans anicroche toute cette machinerie technico-artistique, des travailleurs de l'ombre ont trouvé refuge dans le vestiaire de l'Escapade. Première surprise, derrière les bureaux trônent deux vélos qui ne dépareraient pas le ratelier de certains champions. "Ce sont les vélos du producteur exécutif et de Gérard Mordillat. Ils s'en servent tous les jours pour venir ici. Ce matin, ils sont arrivés en nage", lâche avec un sourire l'administratrice de la production. Un rôle un peu ingrat au même titre que l'assistante du producteur exécutif ou le régisseur général. "Nous sommes les têtes pensantes sur un tournage", explique l'administratrice. "Nous nous occupons de l'organisation, de la logistique, du budget". Et pour égayer un décor un peu terne écrasé par un éclairage au néon, des bouquets de fleurs fraîches agrémentent les bureaux des administratifs.
Le hall de l'Esacapade transformé en restaurant, une vision peu courante.Renaud, Joachim et Cristina sont dans un camion. Si, si... Un camion...
Vestiaire d'une équipe du Tour de France ? Non, bureau d'un tournage de Gérard Mordillat.

Et l'Escapade dans tout ça ?

Accueillir une telle production n'est pas sans conséquence pour l'Escapade. Le camion-cuisine répand ses délicieux fumets dès le début de la matinée. Il faut résister... Techniciens, adminsitratifs, figurants ont transformé le hall en une ruche vibrante de passages. En attendant que ce même hall ne devienne la proie de flots en furie... Mais là, il faudra attendre la diffusion pour savoir à quoi s'en tenir.
L'Escapade n'en continue pas moins ses activités. Hier, Jojo Golendrini a emmené petits et grands dans son délire poético-burlesque. Un tour de force qui fait oublier la présence du marionnettiste sous les feux de la rampe. Si vous voulez savoir à quoi cela ressemble, venez le dimanche 24 mai à la journée de soutien à l'Escapade. Jojo sera là pour faire découvrir le lieu et bien d'autres artistes encore...
Pour un spectacle un peu plus classique dans la forme, n'hésitez pas à venir tout à l'heure à partir de
19h pour la restitution de l'atelier slam de l'école Michelet. Les élèves de ce groupe scolaire héninois déclameront des textes de leur cru sur des musiques totalement originales. Attention, la surprise n'est pas toujours là où on l'attend...

Sous les projecteurs, Jojo Golendrini prend soudain vie.Ça a l'air cool, mais les élèves de l'école Michelet sont en pleine répétition.

04 mai 2009

Jusqu'ici tout va bien...


C'est un peu ce que l'on se dit en arrivant, chaque matin, à l'Escapade. Le lieu existe toujours, l'association aussi. Mais pour combien de temps ? La réponse arrivera le 24 juin prochain lors de l'audience de la chambre commerciale du tribunal de grande instance de Béthune qui statuera sur le sort futur de l'Escapade. Avec un choix aussi drastique que cornélien : le redressement judiciaire pour une durée de six mois renouvelable ou la liquidation judiciaire pure et simple. L'état des finances de l'association mais aussi les garanties apportées par les différents acteurs de la culture régionale (DRAC, région, département, ville...) seront l'objet de toutes les attentions des magistrats. Et il est certain que la situation actuelle de la municipalité d'Hénin-Beaumont et ses finances dans le rouge sera un élément primordial dans la décision des juges.
En attendant, l'équipe de l'Escapade continue à faire tourner la machine et prépare Jojo Golendrini, le 14 mai ; le Larsen Metal festival des 22 et 23 mai.
Jojo Golendrini, c'est la poésie du minuscule. Une charmante petite marionnette dans un spectacle romantico-comique orchestré comme un tango cartoonesque.
C'est Wido qui ouvrira les hostilités, le 22 mai à partir de 20H30, avec son mix bien à lui de rock progressif et de métal "atmosphérique". Une bonne entrée en matière pour Syrens Call et son métal puissant et mélodique.
Le lendemain, finie la rigolade. Avec Blooming, Morpain et The Arrs, place au métal pur et dur avec ses rythmiques supersoniques et ses vocaux gutturaux. Le genre a ses adeptes inconditionnels et le spectacle est tout autant sur scène que dans la salle.
*Jojo Golendrini, jeudi 14 mai à 10h et 15h. Tarif unique : 5 €.
*Larsen Metal festival, vendredi 22 et samedi 23 mai à partir de 20h30. Tarifs : plein : 10 €, réduit : 8 €, adhérent : 7 €. Pass 2 jours : 12 €.

14 avril 2009

"Ground control to Major Sam"...

Le major Sam recevra t'il et répondra t'il à cet appel venu de la terre, vous le saurez en venant, samedi soir à partir de 20h30, au concert des Dead Astro Pilots, l'imparable équipage du major Simon (Dak) et de sa coéquipière de charme, Rachel (Biggs). Ce duo de charme et de choc vous emmènera dans son univers électro aux consonances rock assumées. Un "voyage" sonore qui permettra, peut-être pour un temps, d'oublier une actualité tourmentée qui assombrit le ciel de l'Escapade. Des nuages, que nous espérons tous, passagers. L'audience de la chambre commerciale du tribunal de grande instance de Béthune, demain à 9h, devrait nous apporter une vision un peu plus claire de l'avenir. Wait and see... En attendant, restez branchés.
*Dead Astro Pilots/BY.K, samedi 18 à 20h30. Tarifs : plein : 5 €, réduit : 4 €

18 mars 2009

De tout... Un peu

Un casting, du théâtre jeune public et les Enchanteurs qui viennent nous rendre visite, c'est le programme de la semaine de l'Escapade.
Ça commence demain avec "une chenille dans le coeur", une fable humaniste écrite par Stéphane Jaubertie et mise en scène par Bruno Lajara. Un récit plein de tendresse qui nous conte l’histoire d’une petite fille qui a besoin d’un corset de bois pour tenir sa colonne. Mais elle grandit et son corset devient trop étroit ; il lui en faut un nouveau. Or, dans son monde, tous les arbres ont été détruits par les hommes. Il n’en reste plus qu’un. La petite fille quitte alors sa maman pour se rendre chez le bûcheron qui garde précieusement ce dernier arbre. Acceptera-t-il de le couper pour en faire un corset ? Se laissera-t-il ébranler par cette petite chenille ?
Changement d'ambiance samedi avec l'étape héninoise des 10 ans du festival des Enchanteurs qui accueillera Luna Lost et Mell. Luna Lost ne risque aps de perdre le Nord, elle qui sera un peu la régionale de l'étape et viendra présenter son univers original à travers une performance scénique et sa voix claire et troublante. Mell ira, comme à son habitude, droit au but. Du haut de ses trois albums, elle décoche les flèches d'un punk rock barré aux colorations jazzy inattendues. C'est à ne pas manquer et ce sera sur la scène de l'Escapade samedi soir.
* Une chenille dans le coeur, jeudi 19 à 9h30 et 14h30 et vendredi 20 à 9h30 et 19h. Tarifs : plein : 8 €, réduit : 6 €.
*Luna Lost/Mell, samedi 21 à 20h30 dans le cadre du festival des Enchanteurs. Tarif : plein : 10 €, réduit : 8 €. Tous les renseignements là : http://www.lesenchanteurs.com/

13 mars 2009

Aviiis à la populationnn !!!!

Ça vous dirait de montrer votre binette à la télé ? Venez à l'Escapade vendredi 20, entre 10h et 18h; et samedi 21, de 9h à 13h pour un casting préparant le tournage d'une série télévisée. Il s'agit d'une adaptation de l'ouvrage de Gérard Mordillat "les vivants et les morts" pour France 2 et Arte. La production est à la recherche de figurants (hommes et femmes de tous âges). Le tournage de cette série est prévue en mai/juin de cettte année. Une photo récente et votre numérro de sécurtié sociale seront indispensables pour participer au casting.

02 mars 2009

Tout sur Beethoven (Enfin... presque)

Attention, Elo et Kordian sont de dangereux récidivistes. Après avoir revu et corrigé la biographie de Johannes Brahms (voir post du 10 décembre 2007), notre duo de musiciens passablement déjantés s'attaque au monument qu'est Ludwig van Beethoven. La personnalité et l'histoire de l'auteur de la "Lettre à Elise" ou de "l'hymne à la joie" passe à la moulinette d'un humour nourri chez Monty Python et Coluche. Le tout est largement saupoudré de larges tranches musicales où nos deux compères s'amusent (avec furia et maestria) à nous faire découvrir l'oeuvre de Beethoven sous de nouveaux jours. Et ça vaut vraiment le détour !
Pour ceux qui auraient raté "Beethoven" ou "La conférence", une leçon de rattrapage avec ce second spectacle aura lieu dimanche à 17h. Après ça, vous n'écouterez plus la musique classique de la même façon !
*La conférence, par Elo & Kordian. Dimanche 8 mars à 17h. Tarifs : plein : 10 €, réduit : 8 €

20 février 2009

Kent : un artiste en orbite

Attention, OVNI en vue de l'Escapade ! Ça va se passer demain soir. L'atterrissage est prévu aux alentours de 20H30 sur la scène de la salle de spectacle. C'est Trois roues sous un parapluie qui joue à cette heure-là qui va faire une drôle de tête. Pensez donc, voir débarquer Kent - le hurleur de Starshooter - chargé de son dernier opus "l'Homme de Mars" avec ses cuivres chamarrés et ses références aux Lalo Schifrin, Ennio Morricone et autres Burt Bacharach, ça fait un choc. C'est qu'il en a fait du chemin, le Lyonnais, depuis "Pin-up blonde" enregistré sur les rives du Rhône. Un cheminement plein de chemins de traverse parsemés de mots et de phylactères. Car Kent, outre des qualités vocales évidentes (depuis le temps, ça se sait...), sait aussi manier la plume de belle façon (lisez ses romans "des gens imparfaits", "quelque chose de beau", "vibrato") ainsi que le crayon et l'encre pour des BD un peu noires à l'univers déjanté ("African Night Flight", "ma vie est formidable", la série des aventures de Bob Robert). S'il a délaissé cette dernière forme d'expression, Kent continue à noircir du papier pour ses romans et pour ses chansons. Là, il bâtit sans cesse un univers à l'inspiration féconde et originale dont le nouvel album est une marque de fabrique toute personnelle.
Si vous voulez faire une rencontre du troisième type, c'est demain soir à l'Escapade. A vous l'expérience du professeur Claude Lacombe...
*Trois roues sous un parapluie/Kent, samedi 21 février à partir de 20h30. Tarif :17 €

03 février 2009

The John Mitone Show arrive en ville...

Lire le post du 26 janvier dernier.

02 février 2009

Les mots à la Une de la semaine

Le mot, le verbe seront à l'honneur de la programmation de l'Escapade. Ça commencera avec le slam qui va sortir de la salle de spectacle pour aller tenter une incursion du côté du bar. 
Ça se passera jeudi à partir de 19h, dans le cadre des Slam Sessions organisées par l'Escapade et Culture Commune. Tout un chacun peut venir armé de son micro et de sa musique (ou sans, d'ailleurs...) pour déclamer un texte de son cru... Et faire parfois quelques belles découvertes.
Samedi, ce seront les mots de Dario Fo qui prendront le relais, cette fois-ci sur la scène de l'Escapade, pour une représentation de "L'histoire du Tigre". Inspiré d'une fable entendue par Dario Fo à Shangaï, ce texte nous plonge dans l'aventure d'un soldat de Mao blessé lors de la Longue Marche dans les combats contre les troupes de Tchang-Kaï-Chek. Trouvant refuge dans une grotte, il doit cohabiter avec une tigresse et son petit. Qui de l'homme ou de l'animal fera le plus preuve de sagesse ? Nominé "spectacle coup de coeur du public" au festival de théâtre universitaire d'Arras en 2006, l'interprétation de la compagnie Plastilina illustre aussi la maxime chinoise "avoir le tigre" qui signifie résister. Un beau message d'actualité.
*Slam sessions, en partenariat avec Culture Commune. Jeudi 5 à 19h à Courrières. Tarif unique : 1 €
*L'histoire du Tigre, samedi 7 à 20h30. Tarif unique : 3 €

28 janvier 2009

Du bois, des cordes... Le son

Résumé de façon lapidaire, c'est ainsi que l'on peut présenter l'instrument roi des musiques actuelles, la guitare. Mais on ne peut se contenter d'une présentation aussi succincte. Le type de bois, les micros, l'amplification utilisée sont autant de maillons d'une chaîne qui aboutit au Graal de tout guitariste : le son - ou... à une bouillie sonore.
Pour en savoir un peu plus sur tous ces éléments, la "Rencontre avec les pros" de ce soir sera animée par Jérôme Dussenne, fabricant de micros/luthier/guitariste à ses heures perdues. Les écumeurs de magasins d'instruments de musique dans la région connaissent forcément Jérôme qui fut l'un des vendeurs emblématiques de Bob Opéra à Lens. Depuis quelques mois, il a décidé de se lancer dans la grande aventure de la lutherie pour le plus grand bonheur de ses premiers clients. Quand les pros sont passionnés et passionnants, c'est à l'Escapade que ça se passe.
* Rencontre avec les pros : tout savoir sur la guitare. Ce soir au bar de l'Escapade à partir de 18h30. Et c'est gratuit ! 

26 janvier 2009

"Vas y avoir du sport...

Mais moi je reste tranquille...". Impavide, le John Mitone. Il exulte en citant Silmarils. Il sait que son nouveau show, qui sera enregistré à l'Escapade les 13 et 14 février à 20h30, va défrayer la chronique, déchaîner les passions. Un premier test à Zerkegem, en Belgique, avait dépassé le résultat escompté. "On se serait cru au Jerry Springer Show", lance-t-il hilare. "Ça c'est fini en baston à la sortie du studio", ajoute-t-il visiblement ravi de l'esclandre et du déferlement médiatique provoqué Outre-Quiévrain. Il n'y a pas que la presse belge qui se soit emparée de cette émission aux relents sulfureux. Le John Mitone Show cartonne sur le net et plus particulièrement sur la blogosphère. A tel point que John Mitone n'a pas laissé filé le phénomène : "Tu t'imagines pas que j'allais laisser des requins se faire du pognon sur mon dos... J'ai créé mon propre blog !" Pour ceux que ça intéressent, c'est là que ça se passe : http://johnmitone.centerblog.net/6331425-The-John-Mitone-show- ou sur Youtube : http://www.youtube.com/watch?v=hGfsfXx4_Uk, les propos  et les images donnent une image fidèle de ce que peut faire John Mitone.
Soyons honnête, le bonhomme n'en est pas à son coup d'essai. Il a taquiné la muse version trash en mettant en musique des textes de Baudelaire mais surtout de son grand pote déjanté, Charles Bukowski. Ça ne lui a pas suffi. Tant qu'à être iconoclaste, autant aller jusqu'au bout. D'où l'idée de ce show télévisé qui est appelé à rentrer dans les an(n)ales. "Tu le sais, je ne fais pas les choses à moitié. "Ça se discute", "Ça va se savoir", "Jerry Springer" ce sont des amuse-gueules en comparaison du John Mitone Show. Tout le monde aura son quart d'heure de gloire... C'est ce que disait Warhol ; moi je suis là pour l'offrir à tout le monde... Vraiment tout le monde". 
Plus loin, toujours plus loin
Pour parvenir à un tel résultat, rien de plus simple selon John Mitone : "Il faut rentrer dans la plus grande intimité des gens". Un silence avant d'ajouter : "C'est marrant, parce que tout le monde a les mêmes problèmes... Mais on regarde toujours l'autre. On voit toujours la paille dans l'oeil du voisin mais jamais la poutre qu'on a dans le sien. Ça vient de l'Evangile selon Saint-Luc, chapitre 6, verset 41". Cette citation biblique l'amuse beaucoup, surtout pour mettre en avant son dernier coup d'éclat. Quand on cherche à en savoir plus sur le contenu des émissions qui seront enregistrées les 13 et 14 février, John Mitone laisse transparaître une certaine nervosité : "C'est une grosse farce", lance-t-il dans un grand éclat de rire qui détourne le propos. "Sérieusement..? Les gens qui vont venir sur le plateau auront des choses à dire, les uns sur les autres. Quand, avec les gars de l'équipe, on a vu comment ça s'était passé en Belgique, on se dit que tous les espoirs sont permis! Personne ne pourra dire qu'il n'a pas été prévenu". Et pour enfoncer le clou, la production a interdit l'accès de l'enregistrement aux moins de 16 ans.
Soudain, John Mitone nous plante là, sans préavis. Saverio Maligno, son pote de toujours et représentant dans l'hexagone, se substitue à l'ombrageux personnage pour terminer la présentation du John Mitone Show. "Le choix d'Hénin-Beaumont a été  mûrement réfléchi. Une ville moyenne, un lieu pour accueillir l'enregistrement, il y a tout ce qu'il faut. On a même le public et les participants à l'émission..." A ce stade de l'interview, il est difficile de connaître le détail du contenu des émissions. "Ce sera des enregistrements live. Avec tous les surprises que comporte ce genre d'exercice", lâche du bout des lèvres un Saverio Maligno devenu soudainement énigmatique. 
Télé-réalité, show trash, étalage de la vie privée sous couvert de psychologie de bazar ? Où est la vérité du John Mitone Show ? Seul son créateur - aux abonnés absents - est aujourd'hui en mesure de répondre. Pour savoir à quoi s'en tenir, il faudra venir assister aux enregistrements qui se dérouleront les 13 et 14 février à partir de 20h30 à l'Escapade. Ou attendre une diffusion sur ILTV. Enfin, si elle intervient un jour... Et là, c'est pas gagné.
*The John Mitone Show, 13 et 14 février à 20h30. Tarifs (Eh oui, c'est payant. Ils ne reculent devant rien les producteurs de télé) : plein : 10€, réduit : 8€, adhérent : 7€ 

23 janvier 2009

"J'ai envie de vivre, moi !"

27 octobre 1995. Nicole Castioni prête serment en tant que député du Grand conseil genevois. Le début d'une histoire qui referme le livre d'une autre histoire sombre et terrible, celle de Gilda, prostituée et droguée. Deux destins d'une seule et même personne prise dans l'engrenage des violences sexuelles et d'une famille qui ferme les yeux.
"Je vais vendre mon corps pour l'avoir laissé prendre", lâche dans la pénombre la comédienne Annette Lowcay. Pendant près d'une heure et demi, seule en scène, elle raconte la vie de Nicole Castioni. Les flashbacks se succèdent. Une vie qui commence sous les meilleurs auspices, dans une famille aisée en Suisse. Tout va pour le mieux... Sauf à huit ans et avec cet ami de la famille qui vient régulièrement, fait des "choses", "me laisse un grand vide et me recommande de ne rien dire". A treize ans, elle rêve d'être mannequin. Les séances photos tournent au cauchemar qui lui laisse encore un grand vide. Et toujours se taire. A 18 ans, c'est sa première grande histoire d'amour. "Elle se finit sous perfusion". Et puis, un soir, c'est la rencontre avec Jean-Michel. "Un beau bun aux yeux bleus" qui l'embarque dans "la vie des magazines". Appartements luxueux, belles voitures, week-ends à Deauville, Marrakech ou Ibiza, rien n'est trop beau. Mais il y a ces parties de poker jusqu'au bout de la nuit où l'argent et les femmes changent souvent de main. Et puis il y a la cocaïne. Toujours plus vite, toujours plus, c'est l'enfer de la White line fever. L'argent leur file entre les doigts. Doucement mais sûrement, Nicole devient Gilda et découvre la dure réalité de la prostitution. "Je laisse 20.000 francs par mois à un policier haut placé en échange de sa protection, mais je suis intouchable. Enfin... Si j'ose dire".
La machine à broyer est mise en place, la spirale infernale est lancée : "Je fais 33 clients le premier jour", elle en vomit "mais je deviens vite une gagneuse". Une hépatite B devient sa planche de salut. Le temps, la ténacité, la chance vont aider Nicole à oublier Gilda.
Sur scène, Annette Lowcay donne une humanité, une sensibilité d'écorché vif au texte de Nicole Castioni. Le tout avec un soupçon de légèreté qui fait passer la dureté d'un récit âpre qui bouscule bien des idées reçues sur la pédophilie, la drogue et la prostitution. Une oeuvre salutaire à consommer sans modération.
* Au bout de la nuit : vendredi 23 janvier à 20h30. Tarifs : plein : 8 €, réduit : 6 €, adhérents : 5 €

21 janvier 2009

Une vie sans fard

Nicole Castioni a tout pour être heureuse. Deux enfants ; diplômée de psychologie, option théologie, de l'université de Genève ; elle s'est investi en politique en gravissant tous les échelons du Parti socialiste avant de siéger au Grand Conseil genevois, de 1993 à 2001. Ce portait idéal de la réussite au féminin a, pourtant, sa part d'ombre. Une période noire et tourmentée pendant laquelle Nicole Castioni était plus connue sous le prénom de Gilda, dans le secteur de la rue Saint-Denis. Prostituée et droguée pour une histoire d'amour qui avait (très) mal tournée. Là où beaucoup d'entre elles se font happées par la déchéance, Nicole Castioni a saisi la chance de rencontres opportunes qui lui ont permis de sortir de l'enfer. Elle a tiré de cette terrible expérience, un récit autobiographique "Le soleil au bout de la nuit" où elle raconte sans fard et sans complaisance, sa chute et son retour à la vie.
Il est difficile de rester insensible devant un tel destin. La comédienne Annette Lowcay et la compagnie Tic Tac & Co se sont saisies de cette autobiographie pour en faire une pièce âpre et bouleversante. Ça se passe demain soir à l'Escapade.
* Au bout de la nuit : vendredi 23 janvier à 20h30. Tarifs : plein : 8 €, réduit : 6 €, adhérents : 5 €

19 janvier 2009

Matt Schofield : L'héritier

Le blues, les Anglais connaissent. Au moins aussi bien qu’aux USA. Le british blues boom en a été le plus bel exemple. Après plusieurs décennies passées aux oubliettes, le genre musical cher à Clapton et consorts signe un retour en force Outre-Manche. Parmi la relève, Matt Schofield a incontestablement le statut de challenger. Samedi soir à l'Escapade, il a délivré sa vision de la "twelve bar music".
Hétéroclite, de 7 à 77 ans. C'est l'image qu'avait le public de l'Escapade pour la soirée blues qui ouvrait le bal des dates "musique" de 2009. Preuve qu'on est loin de l'esprit de chapelle qui règne dans certains courants musicaux. Histoire de donner le ton, The Electric Church a ouvert la soirée avec un set "classique". Ce groupe originaire de Cambrai oeuvre dans un blues quasi minimaliste, épuré, une impression renforcée par la formule du trio guitare/basse/batterie qui a fait ses preuves depuis des lustres. Une mise en jambes sympathique mais qui manquait parfois un peu d'énergie au regard de la tornade Schofield.
Ce mec a tout pour lui. Non content d'avoir une belle gueule, Matt Schofield n'est pas manchot avec une guitare. Et en plus, il chante... Et même bien. D'une voix chaude et un peu éraillée qui n'est pas sans rappeler celle de Stevie Windwood, le charismatique leader du Spencer Davis Group et de Traffic. Côté six-cordes, les références à Stevie Ray Vaughan sont évidentes. Mais les grands anciens que sont BB King et Albert Collins ne sont pas oubliés. Le résultat donne un blues aux accents funky et dansant renforcé par une section rythmique inédite à base de batterie et... d'orgue ! Cette formule peu courante cessera bientôt d'exister pour Matt qui va revenir au classique basse/batterie/guitare agrémenté toujours d'une pointe d'orgue. On ne se refait pas.
De toutes ces arguties techniques, le public s'en battait l'oeil. Il était là pour avoir sa dose de blues, et il l'a eu. Un show dense, coloré, chaleureux à l'image du dernier opus de Matt "Ear To The Ground". Jetez-y une oreille, vous ne serez pas déçu.
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