28 janvier 2009

Du bois, des cordes... Le son

Résumé de façon lapidaire, c'est ainsi que l'on peut présenter l'instrument roi des musiques actuelles, la guitare. Mais on ne peut se contenter d'une présentation aussi succincte. Le type de bois, les micros, l'amplification utilisée sont autant de maillons d'une chaîne qui aboutit au Graal de tout guitariste : le son - ou... à une bouillie sonore.
Pour en savoir un peu plus sur tous ces éléments, la "Rencontre avec les pros" de ce soir sera animée par Jérôme Dussenne, fabricant de micros/luthier/guitariste à ses heures perdues. Les écumeurs de magasins d'instruments de musique dans la région connaissent forcément Jérôme qui fut l'un des vendeurs emblématiques de Bob Opéra à Lens. Depuis quelques mois, il a décidé de se lancer dans la grande aventure de la lutherie pour le plus grand bonheur de ses premiers clients. Quand les pros sont passionnés et passionnants, c'est à l'Escapade que ça se passe.
* Rencontre avec les pros : tout savoir sur la guitare. Ce soir au bar de l'Escapade à partir de 18h30. Et c'est gratuit ! 

26 janvier 2009

"Vas y avoir du sport...

Mais moi je reste tranquille...". Impavide, le John Mitone. Il exulte en citant Silmarils. Il sait que son nouveau show, qui sera enregistré à l'Escapade les 13 et 14 février à 20h30, va défrayer la chronique, déchaîner les passions. Un premier test à Zerkegem, en Belgique, avait dépassé le résultat escompté. "On se serait cru au Jerry Springer Show", lance-t-il hilare. "Ça c'est fini en baston à la sortie du studio", ajoute-t-il visiblement ravi de l'esclandre et du déferlement médiatique provoqué Outre-Quiévrain. Il n'y a pas que la presse belge qui se soit emparée de cette émission aux relents sulfureux. Le John Mitone Show cartonne sur le net et plus particulièrement sur la blogosphère. A tel point que John Mitone n'a pas laissé filé le phénomène : "Tu t'imagines pas que j'allais laisser des requins se faire du pognon sur mon dos... J'ai créé mon propre blog !" Pour ceux que ça intéressent, c'est là que ça se passe : http://johnmitone.centerblog.net/6331425-The-John-Mitone-show- ou sur Youtube : http://www.youtube.com/watch?v=hGfsfXx4_Uk, les propos  et les images donnent une image fidèle de ce que peut faire John Mitone.
Soyons honnête, le bonhomme n'en est pas à son coup d'essai. Il a taquiné la muse version trash en mettant en musique des textes de Baudelaire mais surtout de son grand pote déjanté, Charles Bukowski. Ça ne lui a pas suffi. Tant qu'à être iconoclaste, autant aller jusqu'au bout. D'où l'idée de ce show télévisé qui est appelé à rentrer dans les an(n)ales. "Tu le sais, je ne fais pas les choses à moitié. "Ça se discute", "Ça va se savoir", "Jerry Springer" ce sont des amuse-gueules en comparaison du John Mitone Show. Tout le monde aura son quart d'heure de gloire... C'est ce que disait Warhol ; moi je suis là pour l'offrir à tout le monde... Vraiment tout le monde". 
Plus loin, toujours plus loin
Pour parvenir à un tel résultat, rien de plus simple selon John Mitone : "Il faut rentrer dans la plus grande intimité des gens". Un silence avant d'ajouter : "C'est marrant, parce que tout le monde a les mêmes problèmes... Mais on regarde toujours l'autre. On voit toujours la paille dans l'oeil du voisin mais jamais la poutre qu'on a dans le sien. Ça vient de l'Evangile selon Saint-Luc, chapitre 6, verset 41". Cette citation biblique l'amuse beaucoup, surtout pour mettre en avant son dernier coup d'éclat. Quand on cherche à en savoir plus sur le contenu des émissions qui seront enregistrées les 13 et 14 février, John Mitone laisse transparaître une certaine nervosité : "C'est une grosse farce", lance-t-il dans un grand éclat de rire qui détourne le propos. "Sérieusement..? Les gens qui vont venir sur le plateau auront des choses à dire, les uns sur les autres. Quand, avec les gars de l'équipe, on a vu comment ça s'était passé en Belgique, on se dit que tous les espoirs sont permis! Personne ne pourra dire qu'il n'a pas été prévenu". Et pour enfoncer le clou, la production a interdit l'accès de l'enregistrement aux moins de 16 ans.
Soudain, John Mitone nous plante là, sans préavis. Saverio Maligno, son pote de toujours et représentant dans l'hexagone, se substitue à l'ombrageux personnage pour terminer la présentation du John Mitone Show. "Le choix d'Hénin-Beaumont a été  mûrement réfléchi. Une ville moyenne, un lieu pour accueillir l'enregistrement, il y a tout ce qu'il faut. On a même le public et les participants à l'émission..." A ce stade de l'interview, il est difficile de connaître le détail du contenu des émissions. "Ce sera des enregistrements live. Avec tous les surprises que comporte ce genre d'exercice", lâche du bout des lèvres un Saverio Maligno devenu soudainement énigmatique. 
Télé-réalité, show trash, étalage de la vie privée sous couvert de psychologie de bazar ? Où est la vérité du John Mitone Show ? Seul son créateur - aux abonnés absents - est aujourd'hui en mesure de répondre. Pour savoir à quoi s'en tenir, il faudra venir assister aux enregistrements qui se dérouleront les 13 et 14 février à partir de 20h30 à l'Escapade. Ou attendre une diffusion sur ILTV. Enfin, si elle intervient un jour... Et là, c'est pas gagné.
*The John Mitone Show, 13 et 14 février à 20h30. Tarifs (Eh oui, c'est payant. Ils ne reculent devant rien les producteurs de télé) : plein : 10€, réduit : 8€, adhérent : 7€ 

23 janvier 2009

"J'ai envie de vivre, moi !"

27 octobre 1995. Nicole Castioni prête serment en tant que député du Grand conseil genevois. Le début d'une histoire qui referme le livre d'une autre histoire sombre et terrible, celle de Gilda, prostituée et droguée. Deux destins d'une seule et même personne prise dans l'engrenage des violences sexuelles et d'une famille qui ferme les yeux.
"Je vais vendre mon corps pour l'avoir laissé prendre", lâche dans la pénombre la comédienne Annette Lowcay. Pendant près d'une heure et demi, seule en scène, elle raconte la vie de Nicole Castioni. Les flashbacks se succèdent. Une vie qui commence sous les meilleurs auspices, dans une famille aisée en Suisse. Tout va pour le mieux... Sauf à huit ans et avec cet ami de la famille qui vient régulièrement, fait des "choses", "me laisse un grand vide et me recommande de ne rien dire". A treize ans, elle rêve d'être mannequin. Les séances photos tournent au cauchemar qui lui laisse encore un grand vide. Et toujours se taire. A 18 ans, c'est sa première grande histoire d'amour. "Elle se finit sous perfusion". Et puis, un soir, c'est la rencontre avec Jean-Michel. "Un beau bun aux yeux bleus" qui l'embarque dans "la vie des magazines". Appartements luxueux, belles voitures, week-ends à Deauville, Marrakech ou Ibiza, rien n'est trop beau. Mais il y a ces parties de poker jusqu'au bout de la nuit où l'argent et les femmes changent souvent de main. Et puis il y a la cocaïne. Toujours plus vite, toujours plus, c'est l'enfer de la White line fever. L'argent leur file entre les doigts. Doucement mais sûrement, Nicole devient Gilda et découvre la dure réalité de la prostitution. "Je laisse 20.000 francs par mois à un policier haut placé en échange de sa protection, mais je suis intouchable. Enfin... Si j'ose dire".
La machine à broyer est mise en place, la spirale infernale est lancée : "Je fais 33 clients le premier jour", elle en vomit "mais je deviens vite une gagneuse". Une hépatite B devient sa planche de salut. Le temps, la ténacité, la chance vont aider Nicole à oublier Gilda.
Sur scène, Annette Lowcay donne une humanité, une sensibilité d'écorché vif au texte de Nicole Castioni. Le tout avec un soupçon de légèreté qui fait passer la dureté d'un récit âpre qui bouscule bien des idées reçues sur la pédophilie, la drogue et la prostitution. Une oeuvre salutaire à consommer sans modération.
* Au bout de la nuit : vendredi 23 janvier à 20h30. Tarifs : plein : 8 €, réduit : 6 €, adhérents : 5 €

21 janvier 2009

Une vie sans fard

Nicole Castioni a tout pour être heureuse. Deux enfants ; diplômée de psychologie, option théologie, de l'université de Genève ; elle s'est investi en politique en gravissant tous les échelons du Parti socialiste avant de siéger au Grand Conseil genevois, de 1993 à 2001. Ce portait idéal de la réussite au féminin a, pourtant, sa part d'ombre. Une période noire et tourmentée pendant laquelle Nicole Castioni était plus connue sous le prénom de Gilda, dans le secteur de la rue Saint-Denis. Prostituée et droguée pour une histoire d'amour qui avait (très) mal tournée. Là où beaucoup d'entre elles se font happées par la déchéance, Nicole Castioni a saisi la chance de rencontres opportunes qui lui ont permis de sortir de l'enfer. Elle a tiré de cette terrible expérience, un récit autobiographique "Le soleil au bout de la nuit" où elle raconte sans fard et sans complaisance, sa chute et son retour à la vie.
Il est difficile de rester insensible devant un tel destin. La comédienne Annette Lowcay et la compagnie Tic Tac & Co se sont saisies de cette autobiographie pour en faire une pièce âpre et bouleversante. Ça se passe demain soir à l'Escapade.
* Au bout de la nuit : vendredi 23 janvier à 20h30. Tarifs : plein : 8 €, réduit : 6 €, adhérents : 5 €

19 janvier 2009

Matt Schofield : L'héritier

Le blues, les Anglais connaissent. Au moins aussi bien qu’aux USA. Le british blues boom en a été le plus bel exemple. Après plusieurs décennies passées aux oubliettes, le genre musical cher à Clapton et consorts signe un retour en force Outre-Manche. Parmi la relève, Matt Schofield a incontestablement le statut de challenger. Samedi soir à l'Escapade, il a délivré sa vision de la "twelve bar music".
Hétéroclite, de 7 à 77 ans. C'est l'image qu'avait le public de l'Escapade pour la soirée blues qui ouvrait le bal des dates "musique" de 2009. Preuve qu'on est loin de l'esprit de chapelle qui règne dans certains courants musicaux. Histoire de donner le ton, The Electric Church a ouvert la soirée avec un set "classique". Ce groupe originaire de Cambrai oeuvre dans un blues quasi minimaliste, épuré, une impression renforcée par la formule du trio guitare/basse/batterie qui a fait ses preuves depuis des lustres. Une mise en jambes sympathique mais qui manquait parfois un peu d'énergie au regard de la tornade Schofield.
Ce mec a tout pour lui. Non content d'avoir une belle gueule, Matt Schofield n'est pas manchot avec une guitare. Et en plus, il chante... Et même bien. D'une voix chaude et un peu éraillée qui n'est pas sans rappeler celle de Stevie Windwood, le charismatique leader du Spencer Davis Group et de Traffic. Côté six-cordes, les références à Stevie Ray Vaughan sont évidentes. Mais les grands anciens que sont BB King et Albert Collins ne sont pas oubliés. Le résultat donne un blues aux accents funky et dansant renforcé par une section rythmique inédite à base de batterie et... d'orgue ! Cette formule peu courante cessera bientôt d'exister pour Matt qui va revenir au classique basse/batterie/guitare agrémenté toujours d'une pointe d'orgue. On ne se refait pas.
De toutes ces arguties techniques, le public s'en battait l'oeil. Il était là pour avoir sa dose de blues, et il l'a eu. Un show dense, coloré, chaleureux à l'image du dernier opus de Matt "Ear To The Ground". Jetez-y une oreille, vous ne serez pas déçu.
En février, changement de registre radical avec Kent et une incursion dans le concept-album. L'interview arrive...