26 décembre 2006

UnisSon, c'est tout bon

Certes, la rime n'est pas très riche, mais nous sommes le lendemain de Noël. Et puis l'essentiel est que la première édition du festival UnisSon ait été une réussite. Car avec plus de 500 places vendues et plus de 150 kilos de denrées récoltées, il s'agit bien d'un succès qui profitera avant tout aux plus défavorisés, les bénéfices et les denrées étant redistribués aux Restos du coeur. Les rockers sont sympas et en plus généreux. Voici une petite rétro en images des cinq dates du festival.
Chaude, l'ambiance au Bar Rock.
A la Belle Anglaise, les musiciens ne s'économisent pas.
Vision fantomatique d'Automatiq au Bistrot.
Sarazvati à l'Escapade. Un rock venu d'ailleurs.
Birthday Pony au Yearling. It's only rock'n'roll but he likes it.

25 décembre 2006

C'est la mi-temps!

La première partie de la saison de l'Escapade s'est achevée, jeudi soir, avec un OVNI théâtral "sept fois dans ta bouche#2". Deux comédiens sur une scène dépouillée nous ont livré une vision au scalpel de l'usage de la parole dans différents moments et lieux (meetings politiques, dialogues familiaux, soirées entre amis) de notre société. Difficile de ne pas penser à une petite phrase de Coluche : "De tous ceux qui n'ont rien à dire, les plus agréables sont ceux qui se taisent".
Depuis vendredi, l'Escapade s'est parée de ses plus beaux atours pour vous souhaiter de très bonnes fêtes de fin d'année. Ça brille et ça scintille de partout avec un petit côté disco qui vous donne envie d'aller faire la fiesta. Joyeux Noël à tous.

21 décembre 2006

Ça fait toujours plaisir...

D'entendre sur des ondes nationales un groupe récemment programmé à l'Escapade. C'est ce qui est arrivé aujourd'hui dans "le Fou du roi", l'émission de Stéphane Bern sur France Inter. En effet, l'invité musical n'était autre que Hocus Pocus qui était en concert dans nos murs le 4 novembre dernier. Les Nantais ont interprété "J'attends" extrait de leur dernier CD "73 touches" ainsi qu'une reprise de "Laetitia" de Serge Gainsbourg.

Un peu de poésie...

Juste avant les fêtes, ça peut permettre d'oublier le monde de brutes qui nous entoure. C'est dans un monde féérique et poétique que la compagnie l'Aventure a emmené, mardi, les spectateurs des "Monstres de ma mère".Un monde créé par l'imagnaire de Noémie, une fillette laissée seule par une mère absorbée par son travail de fabrication de poupées. Pour Noémie, ces poupées deviennent des naufragés qu'elle sauvera des fonds marins et de ses hôtes indésirables répondant aux doux noms de Quinquin le requin ou Gégé la murène. Aidée dans sa tâche par un lapin et une grenouille, Noémie - interprétée avec un formidable naturel par Fanny Chevalier, pourrait perdre la vie si sa mère ne venait la délivrer des terribles mâchoires de Quinquin. Comme dans les meilleurs des contes, tout finira pour le mieux et Noémie et sa mère se retrouveront plus soudées que jamais après ces épreuves vécues ensemble. Sous des dehors ludiques, "les monstres de ma mère" écrit et mis en scène par Jean-Maurice Boudeulle pointe les absences de parents obligés de sacrifier leur vie de famille pour un travail absorbant qui leur permettra... de faire vivre leur famille. Une situation ubuesque finement dénoncée dans une pièce qui s'adresse aux petits mais aussi aux grands, pour que les parents n'oublient leurs enfants.

19 décembre 2006

Le théâtre des mots

C'est la dernière ligne droite avant les vacances de Noël. Avant de passer aux agapes et de se satisfaire des nourritures terrestres, l'Escapade vous propose quelques nourritures spirituelles avec "Sept fois dans ta bouche #2". Une pièce écrite par Alexis Armengol qui interroge sur les mots ... Et les maux.
Entre paroles perdues, non-dits et discours, les deux interprètes s’amusent avec les codes de jeu, dans une adresse directe aux spectateurs, et nous renvoient à notre propre relation à l’autre et à soi.
Entre musique et silence, le ton décalé parfois insolent passe de la dérision à l’aveu, du don à l’humiliation, de l’exaspération à la connivence.
Quel est le secret de nos paroles ?
Comment laisser émerger une autre parole, intime et libératrice ?

Après la représentation, il sera possible de grgnoter un petit quelque chose tout en devisant agréablement.
*Sept fois dans ta bouche #2, jeudi 21 décembre à 19h. Tarifs : 8 € (plein), 5 € (réduit)

18 décembre 2006

La mer qu'on voit danser...

Recèle parfois l'imaginaire débridé de petites filles solitaires. Il en est ainsi de Noémie qui, à force de jouer toute seule, s’est inventé, s’est fabriqué, un petit monde, un monde sous-marin presque pareil à celui des grands océans, habité et vivant. Un vrai monde “ comme si ”, qu’elle visite chaque jour à la recherche des naufragés perdus en mer. Sa maman lui a promis. Quand elle aura fini son travail, elle jouera avec Noémie : “ Après ! ”. Seulement “ Après ” est long à venir et les Monstres de la mer deviennent de plus en plus encombrants et… menaçants !Du théâtre, bien sûr, mais aussi des chansons et des marionnettes pour raconter l’histoire de Noémie.

Chansons, marionettes et théâtre se mettent au service de cette histoire simple de Jean-Maurice Boudeulle (qui signe aussi la mise en scène). Un récit plein de tendresse qui pointe avec justesse la solitude de certains enfants ainsi que la culpabilité de certaines mères dans l’obligation de travailler.
*Les monstres de ma mère, ce soir à 19h. Tarifs : 8 € (plein), 5 € (réduit)

Festival UnisSon : Youpi, c'est fini!

N'allez pas croire que la rédaction du blog se réjouisse de la fin d'une opération qui vient en aide aux Restos du coeur et à tous ceux pour qui la vie quotidienne est loin d'être une partie de plaisir. Mais la dernière date, au Yearling, a été un grand moment de rock'n'roll.
Neko

Et pourtant... Les choses avaient commencé en douceur. Le trio lillois Neko développaient une ambiance éthérée, voire planante, en accord avec l'air un peu hagard des "festivaliers". Mais au bout de cinq jours, on a quelques excuses. Peut-être sensible à cette atmospshère parfois proche de la somnolence, ils avaient conclu leur set de façon un peu plus vigoureuse. Tant mieux, ça mettait le public au diapason d'Hamilton. Là, fini de rigoler. Après une fausse entrée (la bassiste casse une corde), ça repart sur les chapeaux de roues. Musicalement on est dans la lignée Nirvana/Foo Fighters. Chris, le chanteur/guitariste ne cherche pas la sophistication mais s'avère une redoutable machine à riffs. Pour un peu, on en redemanderait.
Hamilton

Mais l'heure tourne et Birthday Pony est dans la place. Avec leur look improbable, subtil croisement du "Swinging London" et de la "Bay Area", on pouvait se douter que leur musique ferait dans le joyeux melting pot. D'une pop très anglaise à un rock funky diablement "ricain", Birthday Pony ont mis le Yearling en ébullition. Outre la musique, ils ont assuré le spectacle. Normal, ils ont dans leurs rangs un authentique champion de Air guitar (pour ceux qui ne connaissent pas cette discipline débridée et hilarante, allez voir à http://airguitarfrance.free.fr/). Espérons qu'ils repasseront vite par Hénin-Beaumont. Et si possible avant une éventuelle seconde édition du festival UnisSon. Si ça vous dit, faites le savoir.
Birthday Pony

17 décembre 2006

Festival UnisSon : le feu d'artifice

Hier soir, l'Escapade accueillait la "grosse" affiche du festival UnisSon. Au programme, de l'originalité, de l'énergie et du charme. Le rock régional avait mis les petits plats dans les grands pour aider les Restos du coeur et offert un beau cadeau de Noël à tous ceux qui avaient fait le déplacement.

Khâro

C'est Khâro qui s'est frotté à la rude tâche d'ouvrir la soirée. Ce duo guitare/chant développe des atmosphères orientalisantes qui ne sont pas sans rappeler le travail récent de Robert Plant. Cerise sur le gâteau, la longiline Caro (la chanteuse de Khâro) fait preuve d'espièglerie et d'une sacrée présence scénique.
Sarazvati

C'est toujours amusant de découvrir un OMNI (objet musical non identifié). Sarazvati en est l'un des plus beaux exemples actuels. Leur pop énervée aux fondations électro et leur air de ne pas y toucher ont conquis le public qui leur a réservé un bel accueil.

Squeeze me, pleeze me

Après une telle mise en jambe, les vedettes de la soirée - Squeeze me (pleeze me), avaient partie gagnée. Comme ils n'étaient pas venu pour faire du tourisme, ils ont clôturé cette avant-dernière d'UnisSon à l'énergie avec un rock efficace, dansant et bien foutu. En prime, ils nous ont offert une version survitaminée du standard de Nancy Sinatra "These Boots Are Made For Walking". Hier soir, le Père Noël était vraiment en avance.

Voila, c'est fini...
*Ce soir, on ferme! C'est le grand final du festival au Yearling, boulevard Darchicourt. Neko, Hamilton et Birthday Pony vous y attendent. Entrée : 3 € ou un panier de denrées ou un jouet neuf.

Festival UnisSon : On se calme

Vendredi soir, changement d'ambiance pour le festival UnisSon qui s'était posé au Bistrot, juste en face de l'Escapade. Après deux dates plutôt rock (voir posts précédents), l'électro-pop était au menu.

21st Century Pop

A la moitié du festival, il faisait bon de lever un peu le pied. Si l'affluence a été aussi bonne au Bistrot que dans les autres établissements (tant mieux pour les Restos du coeur), la tonalité de la soirée était plus calme. 21st Century Pop a, d'emblée, placé le concert sous le sceau d'une pop sympathique et facile d'accès. En prenant le realis, Automatiq y a ajouté une pointe d'humour ("Salut, nous c'est Automatiq de Los Angeles en Gohelle") et a bien préparé le terrain pour les vedettes de la soirée, Siamese. Bien connu des aficionados de la pop et des fouineurs de matos musical, le combo de Seb a une fois de plus surpris par ses mélodies éthérées se mélangeant aux grooves électro. C'était vraiment sympa pour se reposer les oreilles.

Automatiq

Siamese

15 décembre 2006

Festival UnisSon : Du nerf!

Hier soir, la Belle Anglaise accueillait la deuxième étape du marathon de la générosité mis en place par l'association UnisSon et l'Escapade. Et si les rockers ont du coeur (ils jouent bénévolement), le public aussi puisque plus de 90 personnes sont venues soutenir les Restos du coeur en amenant des denrées et des jouets.
Noiseless

L'antre de Fabrice Guillaumet, l'incontournable patron de la "Belle" (pour les intimes) était plein comme un oeuf. Inutile de songer à aller saluer une connaissance installée au fond du bar, il n'y avait pas moyen de se déplacer. Du coup, les trois groupes ont plus ou moins joué dans le public, une proximité qui a apporté un supplément de chaleur pour combattre les premiers frimas. Pour les derniers frileux, Noiseless, Stylzero et Kitchen Tool Set se sont chargés, durant toute la soirée, de chauffer l'ambiance à blanc.

Stylzero

Dès le départ, Noiseless a donné le ton, bienvenue au pays du rock énervé. Outre une ressemblance vestimentaire, le groupe a abondamment puisé dans le grunge et plus particulièrement chez Nirvana pour créer son répertoire. Cela ne les empêche pas d'y mettre un coup de patte qui signe leur musique.
Stylzero avait investi la scène avec l'envie de casser la baraque. Mais voilà, quand on veut trop bien faire, il y a toujours quelque chose qui foire. En plaquant son premier riff, Greg - le chanteur/guitariste, casse une corde. De quoi faire retomber le soufflé mais pas l'enthousiasme du groupe. Le trio est reparti de plus belle et a réussi à imposer un rock nerveux et bien ficelé. Ils auraient mérité les deux oreilles et la queue (drôle de tradition tauromachique).

Kitchen Tool Set

Il n'est pas forcément évident de clore un set de trois groupes, d'autant que les deux premiers combos avaient placé la barre très haut. Kitchen Tool Set (tout pour la ménagère) a brillamment relevé le défi avec un rock noisy fin et intelligent mais peut-être un peu trop ambitieux dans le contexte de la soirée. Mais ça a permis de s'endormir avec, dans la tête, des notes qui s'évanouissent dans la nuit.

Et après?
*Ce soir on se calme un peu, ambiance Electro/power pop au Bistrot, rue de l'Abbaye. C'est Siamese, 21st Century Pop et Automatiq qui vont vous faire bouger. Entrée : 3 € ou un panier de denrées ou un jouet neuf.
*Samedi 16 décembre, tous à l'Escapade, pour la grande soirée avec le concert de Kharo, Sarazvati et Skweeze Me Pleeze Me. Entrée : 8 € (plein) ou 6 € (réduit) ou un panier de denrées ou un jouet neuf.
*Dimanche 17 décembre, fin du festival au Yearling, boulevard Darchicourt. C'est Neko, Hamilton et Birthday Pony qui s'y collent. Entrée : 3 € ou un panier de denrées ou un jouet neuf.

14 décembre 2006

Les rockers ont du coeur...

Et ils l'ont prouvé, hier soir, pour la soirée de lancement du festival UnisSon, au Bar rock d'Hénin-Beaumont. Morgan, le gérant devait avoir trente-six bras pour pouvoir servir tous les clients qui avaient pris son établissement d'assaut.

Il est libre, Max...

On se serait cru dans le RER aux heures de pointe. Même In Utopia, qui avait la lourde tâche d'ouvrir le festival UnisSon, était installé dans un espace scénique grand comme un mouchoir de poche. Mais tout cela a contribué à créer une ambiance chaleureuse et résolument rock'n'roll (bière, tabac et sueur).
Pour faire encore monter la température de quelques degrés, In Utopia n'a pas fait dans la dentelle avec un rock carré et bien balancé qui proposait une alternance judicieuse de compos et de reprises qui suscitent l'adhésion immédiate (Nirvana, Muse, Hendrix...). Pendant plus d'une heure, Max, Vincent et Orélien ne l'ont pas joué à l'économie. Et tant pis si seuls quelques priviliégiés (en fait ceux qui étaient aux tous premiers rangs) pouvaient les voir, la grande majorité du public en prenait plein les oreilles et en redemandait. Après un dernier feu d'artifice (Rape Me de Nirvana), In Utopia laissait la place toute chaude à Pascal Beclin - responsable du secteur musique de l'Escapade. Très en verve, Pascal a rappelé le but premier du festival UnisSon (le soutien aux Restos du coeur) et donné la suite du programme des jours à venir avant de laisser la nuit se finir dans la chaleur d'un moment partagé.

Vincent à fond dans sa musique


Pascal avait sorti son cuir : "Avec ça, j' s'rai un vrai rocker".


Demandez le programme!
*Ce soir, le punk/rock déboule à la Belle Anglaise, place Wagon; avec Stylzero, Noiseless et Kitchen Tool Set. Entrée : 3 € ou un panier de denrées ou un jouet neuf.
*Vendredi 15 décembre, ambiance Electro/power pop au Bistrot, rue de l'Abbaye. C'est Siamese, 21st Century Pop et Automatiq qui vont vous faire bouger. Entrée : 3 € ou un panier de denrées ou un jouet neuf.
*Samedi 16 décembre, tous à l'Escapade, pour la grande soirée avec le concert de Kharo, Sarazvati et Skweeze Me Pleeze Me. Entrée : 8 € (plein) ou 6 € (réduit) ou un panier de denrées ou un jouet neuf.
*Dimanche 17 décembre, fin du festival au Yearling, boulevard Darchicourt. C'est Neko, Hamilton et Birthday Pony qui s'y collent. Entrée : 3 € ou un panier de denrées ou un jouet neuf.

13 décembre 2006

Jour J pour le festival UnisSon

Ce soir, à partir de 20h30, le marathon musical de la générosité va commencer au Bar rock. En cinq jours et cinq lieux, l'Escapade, l'association UnisSon et des groupes régionaux vont oeuvrer tous ensemble pour aider la nouvelle campagne des Restos du coeur.

In Utopia, les"régionaux de l'étape".

Mais avant tout, ce sera le public qui fera de cette opération innovante à Hénin-Beaumont une réussite. En effet, l'entrée de chaque concert pourra être acquitté, au choix, en payant 3 € ou en amenant un panier de denrées non périssables ou un jouet. L'intégralité des recettes sera donc reversée aux Restos du coeur.
Pour la première date, c'est le Bar rock, place de la gare, qui ouvre le bal. Au programme, une soirée d'écoute des différents groupes qui se produiront durant le festival, suivie d'un concert d'In Utopia. Ce trio héninois fondé en 2004 sous le nom de Godsend (on pourra toujours en discuter...) aura la chance de jouer "à la maison". Max, Vincent et Orélien balancent un rock énergique aux influences diverses (Led Zeppelin, Queen, Nirvana, Muse, The Doors...) qui appuient des textes où il est rarement question de fleurs et de petits "zoizeaux". Pour vous faire une idée plus précise, rendez vous à l'adresse suivante : http://www.iltv.fr/index.php?page=4 puis télécharger la vidéo "live In Utopia".
Le programme des jours à venir :
*Jeudi 14 décembre, le punk/rock déboule à la Belle Anglaise, place Wagon; avec Stylzero, Noiseless et Kitchen Tool Set. Entrée : 3 € ou un panier de denrées ou un jouet neuf.
*Vendredi 15 décembre, ambiance Electro/power pop au Bistrot, rue de l'Abbaye. C'est Siamese, 21st Century Pop et Automatiq qui vont vous faire bouger. Entrée : 3 € ou un panier de denrées ou un jouet neuf.
*Samedi 16 décembre, tous à l'Escapade, pour la grande soirée avec le concert de Kharo, Sarazvati et Skweeze Me Pleeze Me. Entrée : 8 € (plein) ou 6 € (réduit) ou un panier de denrées ou un jouet neuf.
*Dimanche 17 décembre, fin du festival au Yearling, boulevard Darchicourt. C'est Neko, Hamilton et Birthday Pony qui s'y collent. Entrée : 3 € ou un panier de denrées ou un jouet neuf.

"La leçon" de théâtre

Hier soir, la compagnie BVZK a donné la première des trois représentations de "la leçon" d'Eugène Ionesco. Un texte intemporel dans une mise en scène novatrice, c'est la perspective de passer un bon moment.



Avant tout chose, Ionesco c'est surtout un univers. Plus proche du "nonsense" anglais que de l'humour à la française. C'est, peut-être, le paradoxe le plus flagrant du personnage, lui qui devint un immortel à l'habit vert. Ce goût de l'absurde, de l'art du contrepied, de la surprise continuelle est le moteur de "la leçon".
Comment une situation banale (une jeune fille vient prendre des cours particuliers chez un vieux professeur) dérape dans la folie avant de revenir à la normalité? De cette mince trame, Eugène Ionesco a construit une pièce qui vous fait passer de l'interrogation au rire, du rire à l'inquiétude, de l'inquiétude au sourire retrouvé. Mais la plus grande force de cette "leçon" est un texte dense, riche et qui - pour le rôle du professeur, fait parfois songer à une logorrhée.
Se coulant dans le personnage du maître, Mathieu Lagarrigue fait penser au Jack Nicholson des grands jours, celui de "Shining" et de ses démons cachés. Un personnage qui bascule vers le "côté obscur" malgré les mises en garde incessantes de sa vieille bonne qui lui est fidèlement dévouée; interprétée avec un naturel surprenant par Bruno Buffoli. Pour sa part, Fanny Chevallier joue avec justesse une élève que l'on devine d'un milieu social aisé, à la fois avide d'apprendre et parfaitement écervelée.
La mise en scène de Nora Granovsky fait la part belle au texte. Un décor minimaliste, une lumière soignée qui souligne les personnages laisse la place à l'imagination du spectateur pour que celui-ci plonge sans retenue dans la folle histoire tissée par Ionesco. Si vous voulez offrir un sacré cadeau de Noël avant l'heure à vos neurones, "la leçon" est faite pour vous.
*La leçon, une co-production l'Escapade et BVZK. En partenariat avec France Bleu Nord, le Conseil régional Nord/Pas-de-Calais et le Conseil général du Pas-de-Calais. Les 14 (15h) et 15 décembre (à 15h et 20h30). Tarifs : 8 € (plein) et 5 € (réduit).

Les métiers de la culture : des emplois comme les autres

Dans le monde du spectacle, il y a ceux qui sont sous les projecteurs et ceux qui sont derrière. Ces "petites mains" qui feront d'une pièce de théâtre, d'un concert une machine parfaitement huilée et fonctionnant sans à-coups. La découverte de ces métiers techniques jugés - à tort - un peu ingrats fait aussi partie du rôle de l'Escapade.
Lundi matin, une quinzaine d'élèves du lycée Henri-Darras de Liévin avaient rendez-vous dans la salle de spectacle avec la compagnie BVZK en pleine préparation des représentations de "la leçon". Pendant plus d'une heure, Nora Granovsky (metteur en scène) et Maxime Midière (vidéo) ont expliqué aux lycéens les subtilités de la mise en lumière d'une pièce de théâtre. Le choix des couleurs, leur signification, l'intégration de la vidéo, un véritable passage au crible qui a permis aux adolescents de comprendre et peut-être de se destiner à un des nombreux métiers techniques du spectacle. Parfois, les vocations naissent au détour d'une rencontre.

Vive le progrès!

C'est formidable, internet. L'instantanéité, la proximité avec tous ceux qui sont sur la toile (enfin potentiellement...). Mais quand il y a un bug, c'est fini, rideau, y'a plus rien à voir. C'est ce qui est arrivé à votre blog préféré pendant quelques jours. Tout cela est oublié, place à l'actualité.

06 décembre 2006

Rencontre avec les pros : Communiquez!

Jimi Hendrix aurait-il était Jimi Hendrix si l'on n'avait pas parlé autant de lui? Pas sûr. Faire de la bonne musique est une chose, le faire savoir en est une autre. Ce constat est une lapalissade, la communication fait partie de la vie d'un artiste ou d'un groupe qui a envie de jouer ailleurs que dans sa cave ou son local de répet'. Pour mieux connaître les outils de communication, les médias ou le monde de l'imprimerie, l'Escapade organise, en partenariat avec le R.I.F, une nouvelle "rencontre avec les pros" consacrée à ces questions. Rendez-vous le mercredi 13 décembre à 18h30 à l'Escapade, 263 rue de l'Abbaye à Hénin-Beaumont.

05 décembre 2006

BVZK : Ouvrir l'imaginaire

On pourrait penser que la compagnie BVZK a le goût du risque en mettant en scène un texte d'Eugène Ionesco (sur les planches de l'Escapade les 12, 14 et 15 décembre). S'attaquer à un "classsique" n'est pas chose facile, mais BVZK propose "la leçon" dans un format qui met la pièce à la portée de tous. Rencontre avec Nora Granovksy, metteur en scène, qui clame sa passion pour Ionesco et entend la faire partager avec le plus grand nombre.

Sous la mèche brune, l'oeil est volontiers rieur et le sourire enjôleur. Mais il est peut être aussi carnassier. Nora Granovsky est charmante mais volontaire. Une qualité indispensable quand on fait du théâtre et qu'on entend porter la bonne parole dans les communes de l'agglomération. "C'est un peu le credo de BVZK, nous voulons avoir un vrai travail de l'approche du public", explique Nora. Et tout commence avec les quatre initiales formant le nom de la compagnie : "BVZK signifie Bazar Volant Zeppelin Katégorisé", dit-elle avec un sourire un brin ironique avant de reprendre plus sérieusement : "En fait, ce nom résume ce que l'on fait. Il est impossible de le résumer d'un mot, mais il est possible de le faire avec une image. Nous voulons ouvrir l'imaginaire des spectateurs".
Portée sur les fonts baptismaux en 1999, BVZK fait ses premières armes avec la Comédie de Béthune avant de devenir compagnie en résidence à partir de mars 2005 et monte "Mais qu'est-ce qu'on a fait du violoncelle?" de Matéi Visniec. "Parallèlement, nous avons mis en place des ateliers d'écriture dans les villes de l'agglomération d'Hénin-Carvin", souligne Nora Granovsky. "Puis nous avons monté avec la Communauté d'agglomération le projet "Vivre les livres" qui consiste à créer des lecture-spectacles sur un ou des auteurs en rapport avec la création théâtrale que nous jouons". Cette opération s'est soldée, de septembre à juin, par 21 lectures rassemblant plus de 25 personnes à chaque représentation. "Ça a bien fonctionné", reconnaît Nora, "On a réussi a amener des gens à la lecture puis au théâtre. C'était quand même le but du jeu".

Classique/contemporain? Connais pas...
Le succès de "Vivre les livres" a amené les partenaires à reconduire l'opération. Cette année, c'est donc Ionesco qui est à l'affiche avec "la Cantatrice chauve" pour les lecture-spectacles et "la Leçon" pour la création.
"Ça, ça nous plaît. L'écriture d'Ionesco est drôle, absurde. Classique? Peut-être, même si pour moi, ça ne veut rien dire", indique Nora Granovsky. "Faire des catégories, mettre dans des cases, je n'aime pas trop ça. Classique ou contemporain, ça ne veut rien dire du tout. Il faut avoir différents niveaux de lecture dans un texte. Ce que l'on retrouve chez Ionesco, j'appelle ça la courbe dramaturgique ascendante", lâche-t-elle dans un rire. "Plus sérieusement, je veux dire par là qu'il y a une vraie dynamique, un rythme très marqué chez Ionesco".
A partir du 12 décembre, on pourra se faire une idée de la force et de la drôlerie de "la Leçon". Pour pouvoir jouer partout, BVZK a adapté la scénographie. "Nous avons opté pour ce que l'on appelle "la petite forme", c'est-à-dire adaptable à tous les lieux de l'agglomération. Nous ne voulions pas être contraint par le lieu", explique Nora Granovsky. Petite forme ne signifie pas pour autant travail à l'économie. En effet, la mise en scène intègre la musique et la vidéo et tous les costumes des trois comédiens ont nécessité recherche et confection. "C'est une équipe de dix personnes qui est sur cette création". Au final, BVZK veut communiquer un vrai plaisir du jeu théâtral d'Ionesco, un jeu plein d'énergie, drôle, communicatif. "On a tous un souvenir poussiéreux de "la Leçon". Eh bien non, Ionesco n'est pas poussiéreux", défend Nora Granovsky."Le texte est époustouflant, il parle à toutes les générations, les adultes connaissent les deux rôles. Le rapport professeur/élève, nous l'avons tous vécu. C'est d'une justesse incroyable". Après un moment de réflexion, Nora ajoute : "On a tous étudié Ionesco. en le relisant, je me suis dit : "C'est pas possible, je suis passée à côté de tout ça". C'est un génie, comme Molière". La force d'un texte est là, de pouvoir s'affranchir du temps et des étiquettes. C'est ça la marque des grands.
*La leçon, une co-production l'Escapade et BVZK. En partenariat avec France Bleu Nord, le Conseil régional Nord/Pas-de-Calais et le Conseil général du Pas-de-Calais. Les 12 (à 15h et 20h30), 14 (15h) et 15 décembre (à 15h et 20h30). Tarifs : 8 € (plein) et 5 € (réduit).

04 décembre 2006

Un festival qui a du coeur

Le 26 septembre 1985, Coluche lance sur les ondes d'Europe 1 : «J'ai une petite idée, comme ça... Si y'a des gens qui sont intéressés pour sponsoriser une cantine gratuite qu'on commencerait par faire à Paris et puis qu'on étalerait dans les grandes villes de France». Depuis l'idée a fait des petits (hélas) et les besoins sont grandissants. Du 13 au 17 décembre, l'Escapade et l'association UnisSon apporteront leur pierre à l'édifice avec la première édition du festival UnisSon.

Parlons tout de suite des choses qui fâchent. En 2005/2006, les 48.000 bénévoles des Restos du coeur ont accueilli 670.000 personnes et distribué 75 millions de repas (+6,3% par rapport à l'année précédente). Lors de la création de l'association par Coluche, 8,5 millions de repas avaient été donnés. En vingt un ans, ce chiffre aura donc été multiplié par (presque) 10. Coluche n'aurait certainement pas voulu ça. Bon, mais c'est comme ça, il faut faire avec et aider l'asso du comique à la salopette. A l'Escapade, on a tendu une oreille curieuse et intéressée quand l'association UnisSon est venue proposer la création d'un festival de groupes régionaux dont les bénéfices seraient reversés aux Restos du coeur. Les bars à "ziq" d'Hénin-Beaumont ont répondu présent, et c'est ainsi que le festival UnisSon a vu le jour. Pour chaque concert proposé (voir programme ci-dessous), vous pourrez vous acquitter soit d'un modeste droit d'entrée (3 €) ou d'un panier de denrées non périssables ou d'un jouet neuf. Vous ferez ainsi preuve d'une double générosité en aidant les plus démunis et en supportant les groupes de la région. Elle est pas belle la vie?

Demandez le programme!
*Début de la fiesta, le mercredi 13 décembre au Bar rock, place de la gare. Présentation audio des groupes et concert de In Utopia. Une collecte de denrées non périssables et de jouets neufs aura lieu sur place.
*Jeudi 14 décembre, c'est punk/rock à la Belle Anglaise, place Wagon; avec Stylzero, Noiseless et Kitchen Tool Set. Entrée : 3 € ou un panier de denrées ou un jouet neuf.
*Vendredi 15 décembre, ambiance Electro/power pop au Bistrot, rue de l'Abbaye. C'est Siamese, 21st Century Pop et Automatiq qui sont de la partie. Entrée : 3 € ou un panier de denrées ou un jouet neuf.
*Samedi 16 décembre, tous à l'Escapade, pour le concert de Kharo, Sarazvati et Skweeze Me Pleeze Me. Entrée : 8 € (plein) ou 6 € (réduit) ou un panier de denrées ou un jouet neuf.
*Dimanche 17 décembre, le final au Yearling, boulevard Darchicourt. C'est Neko, Hamilton et Birthday Pony qui s'y collent. Entrée : 3 € ou un panier de denrées ou un jouet neuf.

01 décembre 2006

Total respect

Respect : attitude qui consiste à ne pas porter atteinte à quelque chose (petit Larousse). Et si l'on apprenait le sens des mots en riant ou en étant ému. La leçon du jour dispensée par "l'Enfant perdue" porte sur le mot respect. Et le théâtre de l'Embellie rafle la meilleure note.
S'il en est bien un qui mérite une mention, c'est sans conteste Nicolas Postillon qui donne vie de façon saisissante au texte de Mike Kenny. Jouant tous les rôles de cette histoire aux multiples rebondissements, Nicolas emmène les enfants dans un voyage à la rencontre d'un oiseau, d'une grenouille et d'une taupe qui l'aideront dans sa quête. Car ce brave homme est à la recherche de sa fille, perdue lors d'une tempête. Cette disparition, il en connait le coupable, c'est le feu : "Plus jamais je n'allumerai de feu. Le feu n'est plus mon ami". Pour retrouver sa fille, le héros - rétameur de son état; explore les déserts du Sud, navigue sur les mers de l'Ouest et arpente les plaines de l'Est. Le retour à la clairière familière et familiale (un sobre décor de bois et de tissu) lui permet de solliciter aide et conseils de la part des autres habitants de la forêt.

La découverte de leur vie lui fait prendre conscience de son isolement. Mais la plus grande leçon lui viendra d'un grand canidé, un habitué des rôles de méchant dans les contes. Chut... On n'en dira pas plus, car c'est le grand final de ce merveilleux conte qui a enchanté les enfants de plusieurs écoles de l'arrondissement. Si vous avez envie de retrouver le sens de certaines valeurs universelles en retrouvant votre âme d'enfant, cap sur l'Escapade. La prochaine séance a lieu à 15h.
*L'Enfant perdue. Cet après-midi à 15h. Tarifs : 8 € (plein), 5 € (réduit).

29 novembre 2006

Un pont entre deux mondes

Parfois l'art devient une performance physique. Et vice-versa. Hier soir, Vincent de Lavenère en a donné une représentation pratique avec "Paï Saï", un spectacle de jonglerie hors normes, présenté dans le cadre du Projet intercommunal de cirque.
Il est seul en scène pendant près d'une heure. Durant tout le spectacle, il ne prononce pas un mot. Mais le public est sous le charme de cet athlète aux gestes souples et déliés, de ce jongleur qui nous fait naviguer d'un univers à l'autre, en l'occurrence du Béarn au Nord Laos. Le passage du monde des bergers aux limites de l'Empire du Milieu se fait naturellement, de la transhumance à un rituel de combat; Vincent de Lavenère fait de la scène de l'Escapade un lieu de voyage immobile (pour les spectateurs). Les sons des deux continents s'enchevêtrent, se succèdent et se répondent de façon harmonieuse. Tout compte fait, sommes-nous si différents que cela malgré des milliers de kilomètres d'écart? Avec "Paï Saï", Vincent de Lavenère et la compagnie Chant de Balles se garde bien de donner une réponse.

Mais le one-man-show muet du jongleur prouve que, parfois, les mots ne sont pas utiles pour connaitre et comprendre l'autre. Quelques objets usuels , un corps (sombre) qui se meut dans l'espace (blanc) et la magie opère. Dans son numéro final, Vincent de Lavenère transforme ses balles de jongleur en un véritable feu d'artifice. Dans un crescendo continu, le nombre de balles augmente à chaque salve et l'artiste achève son tour avec huit balles dont plusieurs finissent leur trajectoire sur le sol et non dans les mains du lanceur. Véritable maladresse ou manoeuvre délibérée? Alors que le spectacle semble fini, Vincent de Lavenère prend la parole, à la surprise du public : "La jonglerie, c'est comme une balade en montagne. Soit on s'arrête avant, soit on y va. Alors, on s'arrête ou on y va?" Les huit balles repartent dans les airs et après plusieurs élégantes arabesques atterrissent toutes dans les mains du jongleur. Laotien, Béarnais ou Chti, peu importe, son défi à la pesanteur emporte l'adhésion des spectateurs. La performance a aboli les barrières et les frontières mais aussi fait découvrir des cultures différentes. C'est beau le cirque.

28 novembre 2006

Daniel Prévost : spectacle reporté

Pour des raisons indépendantes de notre volonté, le one-man-show de Daniel Prévost initialement prévu le vendredi 8 décembre à 20h30 est reporté à une date ultérieure, qui n'est pas encore déterminée. Pour tout renseignement ou pour un éventuel remboursement de places déjà achetées pour ce spectacle, rendez vous à la billetterie de l'Escapade, 263 rue de l'Abbaye à Hénin-Beaumont.
Celle-ci est ouverte les lundi, mardi, jeudi et vendredi de 14h45 à 18h45; le mercredi de 9h à 12h et de 14h à 19h; le samedi de 14h à 17h.

Un conte renversant

Mike Kenny n'en revient toujours pas. Depuis qu'il s'est mis à écrire des pièces de théâtre - essentiellement destinées au jeune public, cet auteur britannique est devenu une référence en la matière. Dès lors, pas étonnant que le Théâtre de l'Embellie se soit emparé de "l'Enfant perdue" pour la présenter au public de la région.
Le récit développé par Mike Kenny est initiatique, facétieux, édifiant, nourri de merveilleux. Un voyageur raconte l'histoire d'un père qui cherchant sa fille perdue, se fait aider d’un oiseau, d’une grenouille, d’une taupe qui lui confient leurs petits afin de chercher l’enfant dans les airs, l’eau et la terre… Sous le regard du plus vieil arbre de la forêt, l’homme, prenant soin de ces petits, apprend à devenir père. Un conte inversé où ce n’est plus l‘enfant qui doit grandir mais l’adulte, au contact des éléments, au rythme des saisons. C’est l’homme qui doit abandonner ses certitudes, vaincre son amour-propre, surmonter ses peurs pour accéder à la paternité.
*"l'Enfant perdue", mercredi 29 à 15h, jeudi 30 et vendredi 1er décembre à 10h et 15h. Tarifs : 8 € (plein), 5 € (réduit).

Un aller-retour linguistique

D'une curiosité linguistique, Vincent de Lavenère a tiré un spectacle qui mérite le détour et sera joué ce soir à l'Escapade. Intitulé "Paï Saï", cette jonglerie musicale mêle habilement les rites du Nord Laos et les traditions des rudes béarnais. Ce drôle de mélange découle du titre qui signifie "Où vas-tu?" en laotien tandis que "Saï" veut dire "Viens" en béarnais. Manifestement, comme les idées, les langues voyagent et font voyager l'imaginaire des artistes. C'est à découvrir sur la scène de l'Escapade.

*"Paï Saï", ce soir à partir de 20h30. Tarifs : 8 € (plein), 3€ (réduit)

26 novembre 2006

Ionesco sonne toujours deux fois

Ionesco, kézako? Si vous ne connaissez pas l'oeuvre de ce dramaturge hors normes, la compagnie BVZK remet deux de ses textes au devant de la scène. La première salve a eu lieu samedi à la Médiathèque d'Hénin-Beaumont avec une lecture de "la Cantatrice chauve".

"C'est pas juste", comme dirait Calimero. Ionesco aurait dû naître en Angleterre. C'est quand même le seul pays où l'on joue au billard sur un terrain de football (ils appellent ça le cricket). L'absurde, ils connaissent. De Lewis Caroll (et son Alice sous acide) aux Monthy Python, le "nonsense" est partie intégrante de leur culture. Dès lors, rien d'étonnant à ce que Ionesco se soit inspiré de la méthode Assimil "l'anglais sans peine " pour écrire les dialogues décalés de "la Cantatrice chauve". Décalée, cette lecture l'aura été de bout en bout. Des comédiens installés derrière leurs lutrins au public partagé entre l'hilarité et la circonspection; d'une bibliothèque transformée en théâtre à la "voix off" installée sur le côté des récitants et du public au voisinage des BD d'Achille Talon posées en pile sur un coin de bureau, la compagnie BVZK se sera fait un plaisir d'amener le texte d'Ionesco sur des terres peu défrichées.
Pendant que la troupe de BVZK jouait la pièce maitresse du roi de l'absurde, "comme c'est curieux, comme c'est bizarre", au fond de la salle un étudiant imperturbable poursuivait ses recherches. Pourtant, de temps à autre, son regard quittait les livres pour s'attarder sur le sextet de comédiens relevant le défi d'un texte que tout le monde croit connaître (Ça, ça reste à voir...). La lueur qui illuminait son regard durant ces moments de distraction rejoignait celle des spectateurs, joyeusement surpris de ce coup de pied aux fesses d'idées reçues sur la littérature et le théâtre. Ça va se bousculer au portillon pour les représentations de "la Leçon" du même Ionesco, les 12 et 14 décembre prochains. Pas de panique, les places sont toujours en vente.
*La leçon, d'Eugène Ionesco; mardi 12 et jeudi 14 décembre à 15 h (scolaires) et 20h30 (tout public). Tarifs séances tout public : 8 € (plein) et 5 € (réduit)

Embarquement pour Cythère

Vendredi soir, dans la salle de danse de l'Escapade, l'ambiance était loin des jetés et autres entrechats. Lumières douces et chaudes, notes suaves égrenées sur un Fender Rhodes, l'instant allait être marqué par la sensualité.Saverio Maligno et les gens de la Compagnie avaient bien fait les choses pour cette lecture-spectacle intitulée "Effeuillages d'hiver". Le décor était posé, il suffisait de se laisser emporter par les mots. D'une compilation de textes provenant d'Henri Gougaud, de Boccace ou de John Mitone, la Compagnie avait tissé une rencontre entre deux ex-futurs (?) amants discrètement accompagnés d'un domestique/musicien tendance sado-maso. Tendres ou crus, émouvants ou amusants, les textes choisis démontraient que si "la chair est triste", selon Mallarmé, les mots pour la décrire sont le reflet de l'imagination, infini. Ce voyage dans la sensualité a conquis un auditoire qui, pendant plus d'une heure, aura été surpris, ému ou amusé par la suite de petits tableaux qui jalonnent la route menant du désir au plaisir.

24 novembre 2006

Ils savent tout faire!

Le studio de répétition et d'enregistrement de l'Escapade est régulièrement utilisé par les groupes locaux pour peaufiner leurs maquettes. Hier, ce n'est pas un futur postulant à la Star Ac qui travaillait ses vocalises. Pascal Beclin, responsable du secteur Musique de l'Escapade était en train d'enregistrer un spot de pub radio pour annoncer le festival UnisSon qui se déroulera du 13 au 17 décembre dans des cafés d'Hénin-Beaumont (le Bar Rock, la Belle Anglaise, le Bistrot, le Yearling) et à l'Escapade. Organisé au profit des Restos du coeur, ce festival présentera une belle brochette de groupes régionaux. Les rockers ont du coeur, venez les aider.
*Les spots radio passeront sur la fréquence locale d'Europe 2 (90,1) à partir de lundi. Tendez l'oreille!

Ce soir, on effeuille...

Hier après-midi, Saverio Maligno (notre photo) et l'équipe de la Compagnie ont mis la dernière main à l'installation scénique d'Effeuillages d'hiver. Ce "live-performance", une lecture musicale de textes flirtant avec l'érotisme prendra son envol à partir de 20h30 dans la petite salle de l'Escapade. Attention, le nombre de places est limité.
* Live performance "Effeuillages d'hiver", vendredi 24 à 20h30, petite salle de l'Escapade. Tarifs : 2 € (plein), 1 € (réduit). Déconseillé aux moins de 18 ans.