30 avril 2008

Bienvenue au cabaret !

Il ne faut pas grand' chose pour créer une ambiance. Quelques tables rondes, quelques chaises devant la scène et voilà l'Escapade transformée en salle de cabaret. C'est comme ça que cela s'est passé, samedi soir, pour une soirée hors des sentiers battus. Au programme, "l'enterrement de Tonton Nestor", une réjouissante et iconoclaste vision d'un repas après enterrement vu et corrigé par Frank Delorme sur des chansons inaltérables et indémodables de Georges Brassens. Un spectacle drôle et enlevé joué par des amateurs qui a été plébiscité par le public.
Après une pause roborative, le spectacle a repris ses droits avec une formidable adaptation de "l'opéra de quat'sous" de Bertolt Brecht et de Kurt Weil par le Théâtre de la Mandragore. Cette plongée dans l'Allemagne d'entre deux guerres offre une galerie de portraits hauts en couleurs joués avec toute l'outrance qui convient à de tels personnages. C'est drôle, impertinent et divertissant. Patron ! Remettez-nous ça !




25 avril 2008

Dansons sur le volcan...

«Trois petites notes de musique», chuchotait Yves Montand. Trois petites notes qui s’échappent d’un piano bringuebalant. Un son qui nous emmène dans l’Allemagne de l’entre-deux guerres. Celle de la République de Weimar, de Rosa Luxemburg et de la montée du nazisme.
Un pays qui vit une période troublée et dont Bertolt Brecht donne une description sans concession dans ses différentes œuvres (l’opéra de Quat’Sous, grand-peur et misère du IIIème Reich, la résistible ascension d’Arturo Ui...).
La galerie de personnages «brechtiens» et les chansons mises en musique par Kurt Weill ont inspiré à Frank Delorme et au Théâtre de la Mandragore ce «Cabaret de Quat’Sous», à la fois condensé et découverte de l’univers de Bertolt Brecht.
Un spectacle qui mêle habilement théâtre et chanson pour nous faire vivre une période où l’ombre de la guerre s’étendait sur le monde.
* Cabaret de Quat'sous, samedi 26 à 20h30. Tarifs : 10 € (plein), 8 € (réduit), 7 € (adhérent, groupe)

22 avril 2008

Et si c'était ça l'avenir ?

Dans les années cinquante, George Orwell avait dressé un tableau terrifiant de sa vision du futur dans le mythique "1984". En plaçant, l'intrigue de son spectacle "Biosphère 2084" cent ans après celle du roman orwellien; l'auteure, Carole Lavoie, nous donne à penser que sa vision ne sera pas toute rose, non plus... De fait, elle nous transporte sur une terre ravagée par le "grand accident" où les survivants ont trouvé refuge dans des "biosphères". "C'est un monde parfait", dit l'un des protagonistes. Un monde où tout est fait (camisole chimique aidant) pour que chacun soit heureux. Encore faut-il s'entendre sur la conception du bonheur. La vie se résume aux sphères, l'extérieur est inconnu, interdit, invisible. Du coup, la tentation est grande pour le héros de chercher à s'échapper de ce monde glaçant. Quitte à découvrir un autre monde...
Cette pièce/fable amène sans coup férir le spectateur à s'interroger sur le devenir de notre petite planète et du rôle non négligeable que nous jouons dans cette histoire.
Pour compléter cette réflexion, une expo photo de Philippe Frutier montre l'étonnante évolution du bassin minier vue du ciel. Enfin, l'Espace Lumière (le cinéma de centre-ville d'Hénin-Beaumont) s'associe à cette démarche en projetant "Charbons ardents" et "Le monde, la chair ce soir à 20h30.


21 avril 2008

Cap sur le futur... En 2084, la terre est plutôt mal en point. Les êtres humains qui ont échappé au « Grand Accident » vivent une existence sans souci, mais aseptisée, dans des bulles protectrices, les Biosphères. Alors que tout va pour le mieux, Ulysse qui vit dans une biosphère installée sur le territoire de la France actuelle, découvre un livre qui va faire surgir une nostalgie des temps anciens. Dès lors, Ulysse n’a plus qu’un seul but : sortir de la sphère et découvrir la réalité du monde extérieur. Le texte de Carole Lavoie, mis en scène par la Compagnie Par-ci, Par-là, fait référence au « 1984 » de Geroges Orwell et au « Meilleur des mondes » d’Aldous Huxley. Il suscite aussi bien des interrogations sur le devenir de notre planète et interpelle de façon salutaire le spectateur.

* Biosphère, mardi 22 à 10h et 15h, mercredi 23 à 15h et jeudi 24 à 10h. Tarifs : 8 € (plein) et 6 € (réduit)

C'est un fameux trois-mâts...

Un porte-drapeau d'une chanson française toutes guitares dehors et référence (mais pas révérence) aux protest songs d'Outre-Atlantique. Depuis que le vent du succès a gonflé les voiles d'Hugues Aufray en 1961 avec "Santiano", le chanteur est resté insensible aux effets de mode persistant dans sa vision de la chanson. Et comme disait Coco Chanel : "La mode se démode, le style jamais". Alors que la vague yé-yé est bel et bien enterrée, Hugues Aufray, du haut de ses (presque) 80 printemps, continue à sillonner les routes de France, de Navarre et d'ailleurs en présentant de nouvelles chansons et en rejouant ses grands succès. Il faisait une halte, samedi soir à l'espace Mitterrand, pour un concert surprenant. C'est Jef Kino qui a mis le public en condition, en une demi-heure montre en main. Quelques morceaux de son nouvel opus " Tous pareils" ont conquis l'assistance qui, dans sa grande majorité, découvrait cet oiseau rare de la chanson.
Hugues Aufray en concert, ce n'est pas un show à l'économie. Un décor scénique et un light show dignes des grosses productions, une foison d'excellents musiciens, plus de 2h30 de chansons dont les plus connues complètement réarrangées, le public en a pour son argent. En prime, Hugues Aufray prend plaisir à jouer ses chansons et avec le public... qui se prend au jeu. Et qui laissera des commentaires unanimes sur la jeunesse du bonhomme. Et vive la carte vermeil !




Une semaine chargée

Des stages et des concerts. Le quotidien de l'Escapade pendant les vacances de Pâques n'aura guère changé des programmes habituels. Hip-hop et vidéo ont occupé les jeunes participants des stages, pendant que les techniciens préparaient le grand rendez-vous avec Hugues Aufray à l'espace Mitterrand. Cette dernière semaine de vacances était aussi marquée par la 7ème édition du Grand Baz'Art qui se déroulait cette année à Carvin. L'occasion unique de voir se confronter les pratiques musicales d'Hénin-Beaumont, de Carvin et de Wingles et de découvrir des amateurs qui mériteraient d'être plus souvent sous le feu des projecteurs.
Hip-hop à la salle de danse. Bouge ton corps !
Pendant ce temps-là, l'espace Mitterrand se transforme en salle de concert. Bouger ton corps et pousse les caisses !
La salle des fêtes de Carvin accueillait, vendredi soir, le Grand Baz'Art, septième du nom. Bouge ton corps en rythme !
Samedi soir avant le concert, Hugues Aufray donne une interview à France 2. Et le bonhomme a des choses à dire.
Samedi soir à l'espace Mitterrand. Pendant qu'Hugues Aufray disserte sur scène, Jef Kino attend le moment de faire la balance.

16 avril 2008

Regards croisés

L'un est sous le feu des projecteurs. L'autre est un de ces personnages de l'ombre sans qui le spectacle ne serait pas ce qu'il est. Lorsque le second a demandé au premier s'il acceptait d'être le parrain de la deuxième édition du "Coup de ressort", la réponse a été un oui franc et massif. Et hasard du calendrier, le premier fera samedi soir, la première partie d'Hugues Aufray, un concert organisé par le second. Qu'en disent Jef Kino, chanteur/compositeur de son état, et Pascal Béclin, le Monsieur Musique de l'Escapade (puisque c'est d'eux dont il s'agit) de cette actualité chargée ? Réponses croisées sur trois thèmes.
Pascal Béclin, ne dédaigne pas monter sur les planches pour pousser la chansonnette.

Coup de ressort :

- Jef : Être parrain du "Coup de ressort" est une démarche naturelle pour moi. L'un de mes grands plaisirs, c'est d'aller dans des concerts, mais pas forcément les "grosses machines". Plutôt les petits groupes qui sont souvent synonymes de découverte. Pour un artiste comme moi, ça me permet aussi de ne pas être à la rue et parfois d'avoir des coups de coeur. C'est comme ça que j'ai découvert les Baz'Art à Nanas qui ont fait la première partie de deux de mes concerts. Et puis, dès que je peux donner un coup de main...
- Pascal : C'est une impulsion positive, une façon d'entrouvrir la porte du professionnalisme à des artistes "amateurs" au sens strict du terme (NDR : Celui qui aime). Ce projet de détection locale, c'est un peu fouiner pour découvrir des personnes, des personnalités et créer des rencontres entre des groupes et le public.
Cette année, 45 groupes ont postulé, 34 ont été retenus. Il va y avoir un nouvel écrémage par un jury de professionnels avant deux demi-finales qui se dérouleront les 8 et 16 mai à la Belle anglaise et au Bistrot. Le vainqueur de ce parcours du combattant gagnera un accompagnement global pour découvrir le monde professionnel mais aussi une première partie d'une date musique de la saison prochaine. Et puis le nom de "Coup de ressort" est un clin d'oeil au logo de l'Escapade. Il fallait qu'il serve à quelque chose...

Première partie :
- Jef : Comme tout artiste qui se respecte, j'en ai fait pas mal. La première, je m'en souviens bien, c'était en 99 avec Hubert-Félix Thiéfaine... Et c'était à Hénin-Beaumont, à l'espace Mitterrand. J'avais sympathisé avec son ingénieur du son, il a produit de deux mes albums dont le dernier "Tous pareils".
C'est un vrai "plus" pour quelqu'un qui fait de la scène. Ça permet de mettre un coup de projecteur sur un artiste que le public ne connaît pas vraiment. Le problème, c'est que la tendance est à la suppression des première parties. Dès que je peux l'imposer à un organisateur, je n'hésite pas une seconde. Mais ça devient difficile. Pour l'anecdote, j'ai négocié avec un artiste connu et son entourage pendant plus de cinq mois pour faire la première partie de sa tournée, pour qu'à l'arrivée on me dise non...
- Pascal : Essentiel. C'est la possibilité pour un public acquis à la vedette qu'il vient voir de découvrir un artiste qui joue rarement sur des grandes scènes. Mais, je crois aussi que chez les artistes, ça peut être perçu comme un passage de relais entre deux générations. C'est un peu la symbolique du concert Jef Kino/Hugues Aufray.
Sur ce concert, c'est moi qui ai proposé Jef Kino. C'était une évidence. Sa démarche, son propos est un mélange de tradition et de modernité enrichi d'un profond sens de l'ouverture. Il suffit de voir sa comédie musicale "le Bar de l'écluse" pour s'en convaincre. C'est aussi cette personnalité peu commune qui m'a poussé à lui proposer le parrainage du "Coup de ressort". Parce qu'une première partie d'une demi-heure avant Hugues Aufray, ce n'est vraiment pas assez, compte tenu du propos...

Hugues Aufray :
- Jef : C'est une grosse bouffée de nostalgie, le souvenir de quelques chansons comme "Santianio", "Stewball" ou "Céline". D'ailleurs, celle-là c'est la chanson la plus triste que je connaisse.
Ça va quand même me faire drôle de faire sa première partie. Rends-toi compte, Renaud en est fan et je suis fan de Renaud. Je vais jouer devant l'idole de mon idole. Ça n'arrive pas à tout le monde.
- Pascal : "C'est un fameux trois-mâts fin comme un oiseau". Mais comme il le chante dans "Céline" : "Tu vois (...) les années ont passé".
*Jef Kino/Hugues Aufray : samedi 19 à 20h à l'Espace François Mitterrand. Tarifs : 20 € (plein), 17 € (réduit)

08 avril 2008

Petit clin d'oeil...

A la compagnie de l'Embardée pour son excellent prestation des "animaux blancs" de Joséfina Pla (voir posts précédents). Joan Bellviure et Henri Carbadillo ont su titiller l'imaginaire des spectateurs ave des histoires un peu folles à la fois drôles et sensibles. Et nous ont offert un regard étonnant sur un pays peu connu, le Paraguay.

03 avril 2008

De drôles d'animaux...

ont pris pension jusque vendredi à l'Escapade. Il s'agit des "animaux blancs", une série de contes écrits par Joséfina Plan, une écrivaine paraguayenne qui s'offre là une critique féroce mais déguisée de la dictature d'Alfredo Stroessner qui fit des ravages entre 1954 et 1989. Les animaux que met en scène Joséfina Pla font étrangement penser à des êtres humains que nous côtoyons parfois malgré nous. La force des textes brillamment mis en scène par la compagnie de l'Embardée donne envie de découvrir les 21 contes regroupés sous la dénomination des "animaux blancs". Pour ceux qui avaient raté la première présentation en novembre dernier à la Belle Anglaise, une séance de rattrapage a lieu tout à l'heure à 19h30 et demain à 20h, à l'Escapade. Cerise sur le gâteau, la soirée se terminera sur un repas paraguayen typique. Bon appétit !
En novembre dernier, Joan Bellviure et Henri Carbadillo avaient prouvé que les contes ne sont pas que pour les enfants.


Dans un décor qui ressemble à un inventaire à la Prévert, une comédienne nous fait découvrir un véritable bestiaire.

* Les animaux blancs, jeudi 3 à 19h30 et vendredi 4 à 20h. Tarifs : 12 € (plein), 10 € (réduit) avec un repas paraguyen.

01 avril 2008

C'est Super !

C'est un drôle de phénomène qui a investi l'Escapade, vendredi dernier. Didier Super, puisque c'est de lui qu'il s'agit, a transformé la salle de spectacle en lieu de performance mettant à contribution techniciens et public dans un joyeux bordel qui permet à l'artiste de rôder de nouvelles chansons... en solo. Et oui, dans le cadre des délocalisations sauvages, l'hurluberlu en a profité pour délocaliser ses musiciens dans une contrée improbable. Seul avec sa guitare, Didier Super invente une nouvelle forme de concert avec la participation (parfois bien involontaire) du public. Comme à son habitude, le bonhomme ne fait pas dans la dentelle, mais n'est-ce pas ce que l'on attend de lui ?

Didier Super est un fan de heavy metal. C'est écrit sur ses baskets.