15 mai 2009

Action, silence sur le plateau, moteur !

C'est ce qui s'appelle coller à l'actualité. Alors que le Festival de Cannes déroule son tapis rouge, ses stars et ses paillettes, l'Escapade se met aussi à l'heure du cinéma. Les locaux de la rue de l'Abbaye accueillent depuis le début de la semaine la régie et la restauration de l'équipe de tournage de "les vivants et les morts", une série de huit épisodes de 52 minutes tirée du roman de Gérard Mordillat et réalisée par... Gérard Mordillat (on n'est jamais aussi bien servi que par soi-même). Attention, c'est du lourd ! Dans le casting, on retrouve Robinson Stévenin, François Morel, Atmen Kélif, Serge Riaboukine et Marie Denardaud pour une histoire d'amour sur fond de fermeture d'usine, avec en prime une critique sans concession du capitalisme (d'hier, d'aujourd'hui, de demain...) et ses conséquences sur l'être humain. Un scénario qui résonne encore douloureusement dans le secteur (Metaleurop, Energy Plast et Sublistatic sont encore dans les mémoires). On peut compter sur l'engagement de Gérard Mordillat pour découvrir - au printemps ou à l'automne 2010 - une série aux antipodes du sarkozysme ambiant... C'est peut-être aussi - et surtout ça, l'extension du domaine de la lutte.

L'envers du décor
Mais toutes ces nourritures spirituelles ont bien besoin de nourritures terrestres. Et ravitailler une équipe de tournage et les comédiens n'est pas toujours une mince affaire. Cristina, Renaud et Joachim des cantines Figu en savent quelque chose. C'est leur pain quotidien, assurer la pitance des techniciens, figurants et comédiens. "Sur un tournage comme celui des "Vivants et des morts", c'est entre 55 et 120 personnes à nourrir par jour", explique posément Cristina. "Généralement, il n'y a qu'un service le midi. Mais parfois, avec les changements de lieux de tournage, nous faisons un deuxième service pour les techniciens". Résultat des journées qui commencent tôt et finissent tard. N'allez pourtant pas croire qu'on bâcle le travail. Aujourd'hui au menu, tout le monde a eu droit à un flan de brocolis et choux-fleur sur un lit de poivrons, suivi d'un filet de loup délicatement accompagné de fettuccini et de petits légumes. Et pour clôturer le tout un Paris-Brest de derrière les fagots...
Pour faire fonctionner sans anicroche toute cette machinerie technico-artistique, des travailleurs de l'ombre ont trouvé refuge dans le vestiaire de l'Escapade. Première surprise, derrière les bureaux trônent deux vélos qui ne dépareraient pas le ratelier de certains champions. "Ce sont les vélos du producteur exécutif et de Gérard Mordillat. Ils s'en servent tous les jours pour venir ici. Ce matin, ils sont arrivés en nage", lâche avec un sourire l'administratrice de la production. Un rôle un peu ingrat au même titre que l'assistante du producteur exécutif ou le régisseur général. "Nous sommes les têtes pensantes sur un tournage", explique l'administratrice. "Nous nous occupons de l'organisation, de la logistique, du budget". Et pour égayer un décor un peu terne écrasé par un éclairage au néon, des bouquets de fleurs fraîches agrémentent les bureaux des administratifs.
Le hall de l'Esacapade transformé en restaurant, une vision peu courante.Renaud, Joachim et Cristina sont dans un camion. Si, si... Un camion...
Vestiaire d'une équipe du Tour de France ? Non, bureau d'un tournage de Gérard Mordillat.

Et l'Escapade dans tout ça ?

Accueillir une telle production n'est pas sans conséquence pour l'Escapade. Le camion-cuisine répand ses délicieux fumets dès le début de la matinée. Il faut résister... Techniciens, adminsitratifs, figurants ont transformé le hall en une ruche vibrante de passages. En attendant que ce même hall ne devienne la proie de flots en furie... Mais là, il faudra attendre la diffusion pour savoir à quoi s'en tenir.
L'Escapade n'en continue pas moins ses activités. Hier, Jojo Golendrini a emmené petits et grands dans son délire poético-burlesque. Un tour de force qui fait oublier la présence du marionnettiste sous les feux de la rampe. Si vous voulez savoir à quoi cela ressemble, venez le dimanche 24 mai à la journée de soutien à l'Escapade. Jojo sera là pour faire découvrir le lieu et bien d'autres artistes encore...
Pour un spectacle un peu plus classique dans la forme, n'hésitez pas à venir tout à l'heure à partir de
19h pour la restitution de l'atelier slam de l'école Michelet. Les élèves de ce groupe scolaire héninois déclameront des textes de leur cru sur des musiques totalement originales. Attention, la surprise n'est pas toujours là où on l'attend...

Sous les projecteurs, Jojo Golendrini prend soudain vie.Ça a l'air cool, mais les élèves de l'école Michelet sont en pleine répétition.

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