"Je vais vendre mon corps pour l'avoir laissé prendre", lâche dans la pénombre la comédienne Annette Lowcay. Pendant près d'une heure et demi, seule en scène, elle raconte la vie de Nicole Castioni. Les flashbacks se succèdent. Une vie qui commence sous les meilleurs auspices, dans une famille aisée en Suisse. Tout va pour le mieux... Sauf à huit ans et avec cet ami de la famille qui vient régulièrement, fait des "choses", "me laisse un grand vide et me recommande de ne rien dire". A treize ans, elle rêve d'être mannequin. Les séances photos tournent au cauchemar qui lui laisse encore un grand vide. Et toujours se taire. A 18 ans, c'est sa première grande histoire d'amour. "Elle se finit sous perfusion". Et puis, un soir, c'est la rencontre avec Jean-Michel. "Un beau bun aux yeux bleus" qui l'embarque dans "la vie des magazines". Appartements luxueux, belles voitures, week-ends à Deauville, Marrakech ou Ibiza, rien n'est trop beau. Mais il y a ces parties de poker jusqu'au bout de la nuit où l'argent et les femmes changent souvent de main. Et puis il y a la cocaïne. Toujours plus vite, toujours plus, c'est l'enfer de la White line fever. L'argent leur file entre les doigts. Doucement mais sûrement, Nicole devient Gilda et découvre la dure réalité de la prostitution. "Je laisse 20.000 francs par mois à un policier haut placé en échange de sa protection, mais je suis intouchable. Enfin... Si j'ose dire".
La machine à broyer est mise en place, la spirale infernale est lancée : "Je fais 33 clients le premier jour", elle en vomit "mais je deviens vite une gagneuse". Une hépatite B devient sa planche de salut. Le temps, la ténacité, la chance vont aider Nicole à oublier Gilda.
Sur scène, Annette Lowcay donne une humanité, une sensibilité d'écorché vif au texte de Nicole Castioni. Le tout avec un soupçon de légèreté qui fait passer la dureté d'un récit âpre qui bouscule bien des idées reçues sur la pédophilie, la drogue et la prostitution. Une oeuvre salutaire à consommer sans modération.
* Au bout de la nuit : vendredi 23 janvier à 20h30. Tarifs : plein : 8 €, réduit : 6 €, adhérents : 5 €
La machine à broyer est mise en place, la spirale infernale est lancée : "Je fais 33 clients le premier jour", elle en vomit "mais je deviens vite une gagneuse". Une hépatite B devient sa planche de salut. Le temps, la ténacité, la chance vont aider Nicole à oublier Gilda.
Sur scène, Annette Lowcay donne une humanité, une sensibilité d'écorché vif au texte de Nicole Castioni. Le tout avec un soupçon de légèreté qui fait passer la dureté d'un récit âpre qui bouscule bien des idées reçues sur la pédophilie, la drogue et la prostitution. Une oeuvre salutaire à consommer sans modération.
* Au bout de la nuit : vendredi 23 janvier à 20h30. Tarifs : plein : 8 €, réduit : 6 €, adhérents : 5 €
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