L'ambiance sera "sudiste" à l'Escapade, vendredi soir. Revival ouvrira les festivités avec les standards de Creedence Clearwater Revival. Beverly Jo Scott prendra le relais avec un rock-blues teinté country qui ravira les amateurs de "bon temps". Revue des forces en présence.
Les musiciens de Revival baignent dans les trois accords/douze mesures depuis leur plus jeune âge. Ils sont un peu à l'image du Delta du Mississipi, une multitude de courants qui se rejoignent. Leur "mère nourricière" à eux, c'est le blues. Après avoir emprunté des chemins qui leur étaient propre; ils se sont retrouvés pour faire revivre la musique d'un sacré combo, Creedence Clearwater Revival. Ce groupe californien (!!) a su développer un rock aux accents bluesy, de ce blues rural qui évoque immanquablement la moiteur du bayou et les nuits fiévreuses de la Nouvelle-Orléans. Même s'ils n'avaient pas inventé le fil à couper le beurre (Tony Joe White était déjà passé par là), la bande à John Fogerty a donné ses lettres de noblesse au genre et inscrit quelques sacrés standards dans l'histoire du rock (Proud Mary, Born On The Bayou, Up Around The Bend...). Au fil des répets et des concerts, Revival a trouvé son ton pour imposer (modestement) sa griffe sur les morceaux de CCR. Ça se déguste comme un jambalaya, mais ça déménage tout autant. Et on y prend vite goût. Changement d'ambiance avec Beverly Jo Scott. Cette native d'Alabama aurait pu tourner comme ses compatriotes de Lynyrd Skynyrd. Si ce groupe est l'auteur de l'imparable "Sweet Home Alabama", il a aussi commis des morceaux comme "Things Goin' On" où les Noirs sont accusés de "pourrir l'air que nous respirons" (They're goin ruin the air we breathe). Ambiance.
La belle Beverly n'avait peut-être pas envie de respirer le même air que ce genre de zozos. Elle commence à sillonner les routes des States et débarque un jour dans le "plat pays". C'est là qu'elle commence à se faire un nom en tant que "backing vocalist" (choriste pour les francophones). De fil en aiguille, elle étoffe son CV en travaillant avec (en vrac, n'en jetez plus) : Maurane, Bernard Lavilliers, Alain Chamfort, Alain Souchon, Jacques Higelin, Elliot Murphy... L'envie de faire entendre sa voix l'amène à enregistrer un single puis deux albums dont "Amnesty For Eve " et le fameux duo avec Arno "Jean Baltazaar", un rock déjanté issu de l'union de "la fille du Père Noël" du dandy Jacques Dutronc et de "Jean Genie" du glamissime David Bowie.
Depuis ce succès, Beverly Jo Scott continue à tracer son sillon, alternant collaborations scéniques (Popa Chubby, De Palmas, Neil Young...) et productions discographiques personnelles. Son dernier opus (Cut And Run) navigue entre un rock viril et des ballades acoustiques au parfum bluesy, avec cette voix au timbre si particulier et si envoûtant. Comme son précédent opus, cet album joue avec bonheur du contraste entre la langue de Shakespeare et celle de Molière.
Une soirée avec des tripes et de l'âme, ça vous tente? Alors, poussez la porte de l'Escapade vendredi soir.
* Revival - Beverly Jo Scott , vendredi 16 à 20h30. Tarifs : 10 € (plein) et 8 € (réduit)
14 février 2007
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire