05 novembre 2006

Jonaz/Hocus Pocus : l'énergie et l'élégance

L'Escapade, terre de contrastes. Après avoir accueilli jeudi Natasha St Pier à l'espace Mitterrand; l'équipe de l'Escapade a retrouvé ses murs, hier soir, pour recevoir une date hip-hop, avec Jonaz et Hocus Pocus.Hocus Pocus vous salue bien.

Pour ce qui est des contrastes, les amateurs auront été servis. Jonaz et Hocus Pocus représentent deux courants, quasiment opposés, de la planète rap/hip-hop. Sous des airs affables et un peu lunaires qui ne sont pas sans rappeler Hrundi V. Bakshi, l'anti-héros de la "Party" de Blake Edwards, Jonaz déboule sur scène pour servir un rap vigoureux et foutrement énergique à base de textes parfois surréalistes mais moins légers qu'il n'y paraît au premier abord. Il suffit d'écouter "Sauce verte" ou "1ère party" pour s'en convaincre. Malgré quelques grands moments de solitude (il n'est pas toujours facile d'être seul sur scène avec un ordinateur portable), Jonaz réussira à emporter l'adhésion du public... avec une recette de cuisine. Le bonhomme a de l'envergure et si les "petits cochons" de l'industrie du disque ne le mange pas, on peut lui prédire quelques beaux succès.Jonaz, c'est du rap. Energique et dégagé. Engagé et décalé. Rien que ça.

Après la pause, place aux Nantais d'Hocus Pocus qui débarquaient sur la scène de l'Escapade auréolés d'un contrat avec Universal. Le genre de petite chose qui permet d'aborder l'avenir de façon sereine. Y-a-t'il un rapport de cause à effet? Toujours est-il que les six musiciens (dont un dj) ont délivré un set bourré de swing, un véritable catalogue d'hommage aux grandes heures de la Motown ou de Stax. Le groove archi-présent, mis en scène par une superbe section rythmique appuyée par des claviers et une guitare inspirée, ont permis au chanteur et au dj de laisser libre cours à une créativité fertile. Et le mélange chant hip-hop, scratchs sur platines/batterie, basse, guitare, claviers s'est avéré plus que sympa à déguster. Ici pas de jeu de scène maniéré, de clichés du rappeur de base. Scéniquement, Hocus Pocus est à l'image de sa musique, élégant et subtil, chaleureux et chaloupé. Allez jeter une oreille sur leur dernier CD "73 touches" (référence à un instrument de légende, le piano Fender Rhodes). Il y manque juste la bonne humeur communicative que peut avoir le groupe face au public. Pour l'apprécier, il fallait être hier soir à l'Escapade. Au fait, et vous, où étiez-vous?




Du côté des coulisses.

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