15 novembre 2006

Paroles de lycéens

Si le public devra attendre samedi pour découvrir Bashir Lazhar, les collégiens et lycéens de l'arrondissement ont déjà pu prendre connaissance du texte d'Evelyne de la Rochelière (Editions théâtrales) et de l'interprétation faite par la Compagnie. Hier, des élèves des lycées Senez d'Hénin-Beaumont et Joliot-Curie d'Oignies ont assisté à une représentation. Le débat qui a suivi entre lycéens, comédiens et metteur en scène a été riche et ... instructif.

C'est comme dans tout débat public. Au début, personne n'ose parler. Saverio Maligno, l'interprète de Bashir Lazhar, à beau lancer le classique : "Y-a-t'il une question?", le silence lui répond. David Gauchard, le metteur en scène, tente alors sa chance : "Vous avez compris l'histoire?". Les questions des lycéens lui permettent d'expliquer le parcours de cet immigré qui tente de survivre normalement dans une atmosphère dramatique (voir post du 9 novembre). Pour un élève, les choses sont simples : "Il s'est incrusté. La prof qu'il remplace, Martine Lachance, elle a pas eu de chance...".
Une autre lycéenne interpelle Samuel Dewasmes, le guitariste qui accompagne Saverio Maligno sur scène : "La guitare, que dit-elle?". Un élève devance Samuel : "Elle exprime les sentiments de Bashir". "C'est tout à fait ça", ajoute le musicien. "Saverio et moi jouons le même personnage, mais je ne suis que l'expression de ce qu'éprouve Bahsir". La lycéenne revient à la charge : "Pourquoi on entend pas la directrice?". Avec un sourire malicieux , Samuel lui rétorque : "Tu ne l'as pas entendu dans ta tête?".
Après quelques considérations sur le théâtre, un élève revient sur la pièce et plus particulièrement sur la seule phrase en arabe et sa signification. "J'ai remarqué que vous avez beaucoup ri de cette phrase", souligne Saverio. "C'est drôle de rire d'une phrase qui signifie : je n'attends plus rien de la vie. Peut-être que mon accent arabe n'est pas très bon".
Le mot de la fin reviendra à David Gauchard qui répondra à une question par une autre question. "Ce serait quoi la suite? Si vous le voulez, écrivez-la et envoyez-la à l'auteur, Evelyne de la Chenelière. La pièce va être créer à Montréal en début d'année prochaine".
Bashir Lazhar, une suite héninoise? Les paris sont ouverts.
*Bashir Lazhar, samedi 18 novembre à 20h30. Tarifs : 8€ (plein) - 5€ (réduit)
Retrouvez la Compagnie sur le web : www.lacompagnie.info

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